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Route Bamako-Kayes : UN VRAI PARCOURS DU COMBATTANT

Le tronçon Bamako-Didiéni, fortement dégradé, rend le voyage proprement cauchemardesque. Le bitume est complètement inexistant à bien des endroits de la route

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Jour de voyage. Départ pour la capitale des rails. A bord de 4×4 confortables. Le bon état des véhicules ne dissipe pas pour autant des appréhensions diffuses sur le mauvais état de la route. Au sein de la délégation du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, les conversations glissent régulièrement sur l’état de la route. Des souvenirs lointains du calvaire de l’enclavement de la capitale de la 1ère Région refont surface.
Kayes, ce n’est pas le bout du monde mais l’épreuve du terrain confirmera sur les premiers 100 kilomètres que ce n’est pas la porte à côté. A cause de l’état de la route, le trajet est un véritable parcours du combattant. Ce n’est pas loin d’une descente aux enfers.
Depuis les premières accélérations des véhicules, les chauffeurs sont contraints à une gymnastique intense (embrayer, accélérer sur des petites portions de route et freiner). Parfois, on a l’impression que les automobilistes essaient de réaliser des figures acrobatiques en se déportant sur l’autre côté. Il faut choisir entre les nids de poule.
A un moment donné, la longue file de véhicules qui en impose à la vue des curieux est prise en chasse par un motocycliste. Ce casse-cou tente de remonter la file de la vingtaine de véhicules. Il est vite rappelé à l’ordre par les gendarmes de l’escorte. Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique et sa délégation, après une mise en train dans les premiers cahots, se remettent les idées en mettant les pieds à terre, passé le poste de péage.
Après une courte halte, la délégation regagne les véhicules pour affronter le calvaire. Le paysage verdoyant qui défile sous nos yeux, a de quoi consoler. Ce beau paysage qui s’étend à perte de vue, est façonné par les pluies de l’hivernage. Un beau cadeau de la nature dans un pays à vocation agro-pastorale. Les champs de mil présentent une disparité. Par endroits, les jeunes pieds de mil atteignent la taille d’un homme. Alors que dans certains champs, ils commencent à pousser.

Délivrance après le cauchemar. Entre Bamako et Kolokani, on peut se faire une idée des dangers auxquels les voyageurs et leurs véhicules sont soumis. Des épaves de véhicules accidentés jonchent les deux côtés de la route. A Yélékébougou, gros porteurs et vendeuses de condiments se disputent l’espace, créant un désordre et obstruant le passage. Les mastodontes encombrent la voie et les vendeurs s’exposent au péril. Ce spectacle alimente quelques instants la conversation dans le véhicule où avait pris place votre serviteur avec un ancien secrétaire général du département en charge de la Santé et le directeur intérimaire d’une structure sanitaire de la place.  Nossombougou et Ouolodo se dressent sur le tronçon Bamako/Kolokani. Au niveau de ce dernier village, une cohorte d’enfants circoncis avec castagnettes attire les regards et nos us et coutumes s’invitent dans le débat.
Certains estiment déplorable de se départir de nos valeurs ou pratiques traditionnelles comme le «foura», cérémonial réservé aux enfants circoncis. Après Kolokani et Didiéni, les véhicules de la délégation foulent un bitume carrossable. Le tronçon Didiéni-Diéma est comme une délivrance après le cauchemar. Les conducteurs ont la possibilité d’appuyer sur le champignon. Le cortège ministériel peut filer entre 120 à 140 kilomètres à l’heure, voire plus. Très vite, les véhicules avalent ce tronçon, écourtant le moment agréable du voyage. A Diéma, le ministre inaugure un Centre de santé de référence (CSREF) et la délégation est invitée à prendre le déjeuner. Cap sur la capitale des rails. Le bitume est troué par endroits. Les chauffeurs ne peuvent éviter les cahots malgré leurs efforts. Les voyageurs sont ballottés de temps à autre. Mais la situation est moins cauchemardesque que sur le tronçon Bamako-Didiéni. Pour rallier Kayes, le voyage est interminable et tout sauf agréable non pas du fait de la distance mais de l’état calamiteux de la route.
Vivement une remise en état de cet axe important pour l’approvisionnement de notre pays en biens de consommation à partir du port du Dakar.
B. D

 

Source: essor

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