L’Institut international pour la Démocratie et l’Assistance Electorale International (IDEA), en collaboration avec la Cour Constitutionnelle du Mali et en partenariat avec la MINUSMA, le Centre Malien pour le Dialogue Inter-partis et la Démocratie (CMDID), le PNUD et la Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux (IFES), a organisé, le 10 août 2022 à Radisson Collection de Bamako, un atelier comparatif de partage d’expériences sur les principes généraux du droit dans le processus de révision et rédaction de nouvelles constitutions au cours des transitions politiques. A l’ouverture des travaux, outre le Ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, et le Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politique et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko, l’on notait la présence du président de la Cour Constitutionnelle, Amadou Ousmane Touré ; le chargé de programme senior d’IDEA, Maurice Engueleguele ; le Directeur adjoint division des affaires électorales de la Minusma, Frantz Mesidor ; le président du conseil d’administration du CMDID, Boubacar Sandinan Camara.
L’objectif général de cet atelier est de conduire cette réflexion technique, comparative, rétrospective, sur la nature des principes généraux constitutionnels intangibles dans le processus de rédaction de la nouvelle constitution du Mali. En somme, il s’agit de partager les expériences comparatives régionales et internationales sur les principes généraux du droit dans les processus de révision ou de rédaction d’une nouvelle constitution au cours des transitions politiques ; réfléchir sur le rôle de maintien de la cohésion sociale de la Cour Constitutionnelle du Mali dans le contexte de rédaction d’une nouvelle constitution ; contribuer à alimenter la réflexion de la Commission chargée de rédiger l’avant-projet de nouvelle constitution et des autres acteurs de la transition politique au Mali sur le contenu de la future norme fondamentale du pays. Cette rencontre a réuni une quarantaine de participants venant de la Cour Constitutionnelle du Mali, de l’administration territoriale et de la décentralisation, de la refondation de l’Etat, chargé des relations avec les institutions, du ministère délégué auprès du Premier ministre chargé des réformes politiques et institutionnelles, des membres de la commission chargée de la rédaction de l’avant-projet de la nouvelle constitution, représentants, d’IDEA, du CMDID, de la Minusma, du PNUD, de IFES de la CEDEAO, etc.
Le président Amadou Ousmane Touré n’a pas manqué de justifier le pourquoi de la tenue dudit atelier. C’est dans le contexte de la rédaction d’un avant-projet de la nouvelle constitution du Mali, dit-il, qu’IDEA International et mon institution ont convenu d’organiser conjointement, en partenariat avec le CNDID, le PNUD, la Minusma et IFES ledit atelier. Selon l’expérience comparative régionale et internationale de l’IDEA International, ajoute le Président Touré, tout processus de révision ou de rédaction d’une nouvelle constitution se heurte au dilemme entre rupture et continuité. «Rupture par rapport à l’ordre juridique constitutionnel ancien, souvent revendiqué, notamment quand le processus est assis sur les recommandations d’un dialogue politique nationale préalable. Continuité cependant car aucune constitution ne peut être écrite ex nihilo. Ce dilemme peut créer des incertitudes et tensions dans les processus de révision de constitution ou de rédaction de nouvelle constitution au cours des transitions politiques parce qu’il y a ce hiatus entre le passé, le présent et le futur qu’on anticipe meilleur au plan constitutionnel», a fait avoir Amadou Ousmane Touré. De l’avis du président Touré, il importe, pour limiter les risques, d’avoir une réflexion technique et comparative, rétrospective et prospective sur la nature des principes généraux constitutionnels intangibles. En se positionnant comme gardiennes de la constitution, les cours constitutionnelles jouent un rôle cardinal dans le maintien de la cohésion sociale dans ces contextes d’incertitude. Des experts venus de l’Afrique du Sud et du Benin échangeront avec les délégués sur les expériences de leurs pays respectifs sur la rédaction des constitutions au cours de leurs transitions.
Selon le président du CMDID, Boubacar Sandinan Camara, a fait savoir que c’est dans le cadre du mémorandum d’entente de 2016 entre la Cour constitutionnelle et IDEA International que les deux parties ont convenu de coopérer étroitement pendant la transition politique en cours au Mali. Cet engagement, dit Camara, s’est traduit par la tenue conjointe de plusieurs activités, en partenariat avec le CMDID. «Il s’agit de l’atelier de partage d’expériences sur le rôle des juridictions constitutionnelles dans l transition politique, une revue du cadre juridique de la cour constitutionnelle, afin d’accompagner la réflexion sur le processus de réforme de cette institution centrale pour le retour à l’ordre démocratique au Mali, un atelier de validation du projet de rapport de la revue du cadre juridique de la cour constitutionnelle», a énuméré Camara. Les deux intervenants n’ont pas manqué de remercier fortement les différents partenaires pour leurs soutiens, accompagnements aux côtés du Mali et de la Cour Constitutionnelle en particulier dans ses initiatives.
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain