Selon le PM, la « relecture intelligente et consensuelle de l’accord de paix » favorisera une « appropriation collective » du document. Le Gouvernement travaille à avoir un agenda du Mali dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord.
Pour le PM, l’Accord d’Alger est le résultat d’un compromis historique et politique : « Au moment de la Signature de l’Accord, l’actuel ministre des Affaires Etrangères (ndlr : Abdoulaye DIOP) avait des exigences de plus 12 pages. C’est la médiation internationale qui a tranché. Il faut rétablir la confiance entre les parties. Il faut arrêter de chercher à satisfaire les lobbies en pensant que cela va régler les problèmes or c’est ce qui a été fait jusqu’à présent. Souvent on a interprété de façon abusive certains articles de l’accord juste en pensant qu’on donne satisfaction », a déploré le premier Responsable du Gouvernement.
Quant aux mouvements signataires, ils indiquent n’être pas opposés à la relecture du document issus du processus d’Alger. Toutefois, la Coordination des Mouvements de l’Azawad évoque des craintes : « Notre position à la CMA sur la relecture de l’Accord a été toujours claire. Nous ne sommes pas contre parce que l’accord lui-même prévoit dans l’une de ses dispositions en l’occurrence l’article 65 qui dit que si l’une des parties veut la modification de l’une des dispositions, elle peut poser une demande au CSA », explique le Porte-parole de la CMA, Mohamed Ould Ramadane, interrogé sur une chaine privée nationale.
Cependant, a-t-il ajouté-il que le problème pour la CMA c’est une autre négociation qui va s’ouvrir :« chacun va se dire que tout ce je n’ai pas pu mettre lors des négociations à Alger, les réserves qu’ils avaient, c’est l’occasion pour moi de les ramener sur la table. Le problème ce n’est pas sa relecture mais le problème c’est que nous sommes à 6 ans de sa signature alors que nous sommes en train de trainer sur des choses transitoires et temporaires et les grands chantiers de l’Accord, les grands objectifs sont très loin d’être atteints jusqu’à aujourd’hui », déplore le cadre de la CMA.
Quant Boubacar Sidigh Ould Talad, de la Coordination des Mouvements d’Inclusivité (CMI), dans la même source qu’elle soit ‘’intelligente ou pas’’, l’essentiel aujourd’hui demeure la sécurité du territoire : « De toutes les façons ce qui nous intéresse, c’est le retour de la sécurité, le rehaussement de l’économie nationale, le retour d’une paix durable entre toutes les couches de la société du Mali. En ce qui concerne l’application intelligente de l’accord, je n’ai jamais compris ce que cela veut dire. La relecture de l’accord va être très compliquée. Ce qui est intéressant pour nous maliens c’est le retour de la sécurité, cela commence par le processus d’Alger qui est le seul moyen de ramener la paix et la sécurité dans le pays par le désarmement des combattants des groupes armées, leur intégration au sein des Famas et de la vie active dans leur pays. Aujourd’hui, nous ne sommes plus sur une logique d’écouter, de lire des programmes mais plutôt sur une logique de pratique sur le terrain », a-t-il clamé.
Il convient de rappeler que dans le PAG qui a suscité autant d’admiration que de questionnements et qui sera mise en œuvre durant les sept mois prochains, le Chef du Gouvernement, Choguel Kokalla Maiga, entends renforcer l’armée pour la lutte contre le terrorisme et le banditisme afin d’instaurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Le premier ministre s’engage à mettre « tous les moyens matériels et humains nécessaires » à la disposition des forces de défense et de sécurité pour le renforcement des effectifs, la modernisation des équipements et l’amélioration de la formation. A cela, il faut ajouter l’accélération de la stratégie du DDR, conformément à l’Accord.
Andiè A. DARA