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Révision constitutionnelle -Décentralisation: les éclairages du CIDR

Le Groupe informel pour la défense de la République (GIDR), regroupant des citoyens épris de paix et d’amour pour le Mali, a organisé, le samedi dernier, au Centre Djoliba de Bamako, une conférence-débat sur le thème : « Révision constitutionnelle : quels impacts en faveur de la réussite de la décentralisation au Mali ».

conference revision constitutionnelle Nancouma KEITA president du GIDR Anaser Ag RHISSA

La conférence était placée sous le patronage de Nancouma KEITA, président du GIDR, en présence du Dr Anaser Ag RHISSA ; de Mme Djénéba FOMBA, représentante de la CAFO ; Abdoulaye COULIBALY, conseiller au Haut conseil des collectivités (HCC), tous membres du GIDR.
On y notait la présence de Yaya NIARE, représentant la famille fondatrice de Bamako ; les membres du RECOTRADE ; des responsables politiques, des femmes et des jeunes.
La conférence-débat a porté sur la présentation de quatre communications, à savoir : « L’impact salutaire de la révision constitutionnelle en faveur de la réussite de la décentralisation », par Almamy NIENTAO ; « Les causes historiques de la déchéance du Mali, au niveau de l’armée, symbole de la souveraineté nationale ; l’échec des politiques sectoriels et des habitudes comportementales », par Lamine N. COULIBALY ; « L’utilisation judicieuse des ressources humaines et naturelles au profit du peuple du Mali », par Daouda DOUMBIA ; « L’encadrement responsable des jeunes », par Moulaye KEITA. D’ailleurs, en raison de son importance et son acuité par rapport au contexte actuel, ce dernier thème a été retenu comme la 1re communication du jour.
Moulaye KEITA, tout en dénonçant les tares de notre société, nées de la mauvaise éducation des enfants et la démission des parents, a invité les jeunes, avenir de ce pays, a plus de décernement et aux hommes politiques à mettre le Mali au-dessus de toutes les considérations partisanes et d’intérêts personnels.
Lamine N. COULIBALY a énuméré quelques principales causes de déchéance de notre pays : les politiques d’ajustement structurel et les dettes publiques ; l’effritement de l’autorité de l’État ; la crise libyenne avec la circulation des armes de guerre ; le trafic de drogue et d’organes humains ; le terrorisme ; la récurrente rébellion au nord Mali ; la démoralisation de l’armée malienne. À ce sujet, le GIDR s’interroge si ce sont les modes de recrutement, la formation ou l’équipement qui ont défaut. Aussi, a-t-il noté qu’il y a lieu de faire des enquêtes sur les énormes sommes (dotations budgétaires) en termes d’équipements et d’armement, allouées à l’armée depuis des années. Car a fait savoir M COULIBALY, aujourd’hui, au Mali, les plus riches sont les fonctionnaires ; contrairement à un passé récent où c’étaient les grands commerçants et paysans qui étaient les plus riches. Par ailleurs, l’exposant a déploré le mode de recrutement dans l’armée qui est devenu une affaire d’héritage de père en fils.
Autres causes, soutient M COULIBALY, la démilitarisation du Nord, suite à l’accord de Tamanrasset ; ainsi que l’incivisme et le manque de patriotisme qui ont aujourd’hui du Mali « une famille sans clôture ».
Daouda DOUMBIA, pour sa part, a expliqué avec des exemples précis, notamment les surfaces de terre aménageables, l’abondance du soleil, que le Mali est riche et peut être autosuffisant. Pourvu qu’il ait une répartition équitable de ses ressources publiques et une participation citoyenne à la gestion des affaires de la cité. À son avis, c’est le sens même de la décentralisation qui s’avère une nécessité pour amorcer un véritable développement dans le pays.
M. DOUMBIA a dénoncé l’accaparement des terres des pauvres villageois par les plus riches ; l’inadéquation Formation-Emploi, la non-application des textes, notamment le droit de surface et le droit coutumier. Toutes choses qui favorisent la migration de nos jeunes qui se font tuer dans les mers ou se faire recruter par les terroristes.
Abdoulaye COULIBALY a profité de l’occasion pour décortiquer les points du texte qui font aujourd’hui l’objet d’interrogations et de polémiques. Ainsi, il a apporté d’amples précisions sur les rumeurs relatives à l’autorisation du mariage homosexuel, l’interdiction de l’excision ; le renforcement du pouvoir du président de la République, etc.
Par rapport au mariage homosexuel, il a fait comprendre que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, que les partisans du Non citent comme référence, parle plutôt de protection des minorités, mais n’évoque nulle part l’autorisation du mariage homosexuel.
Mieux, a indiqué M. COULIBALY, notre Code de la famille et le Préambule du nouveau texte tranchent la polémique autour du mariage homosexuel. En tout cas, sur la question, Nancouma KEITA a invité les Maliens à la vigilance pour qu’au moment de l’adoption de la loi organique que l’on ne cite pas les homosexuels comme des minorités au Mali.
Sur la création du Sénat et la nomination d’un tiers de ses membres par le président de la République, M. COULIBALY a expliqué la nécessité de cette nouvelle institution, qui donnera un coup d’accélérateur au processus de décentralisation, dans notre pays.
Pour Nancouma KEITA, le Mali d’aujourd’hui est en train de « payer le prix de la honte, de la non-vigilance et de la corruption » de ses gouvernants depuis un certain temps. Aussi, a-t-il conseillé, de prendre tous les griefs des opposants à la révision constitutionnelle comme des conseils et d’offrir à l’opposition les plateaux des médias d’État pour savoir réellement ce qu’elle veut et prendre l’opinion publique à témoin.
Les intervenants ont vivement félicité les responsables du GIDR pour cette initiative citoyenne.
Sur la révision constitutionnelle, un intervenant a eu à proposer un débat en direct à la télévision nationale entre les partisans du Oui et ceux du Non. Encore dommage que ce dernier n’a pas suivi, les conditionnalités émises par l’opposition pour venir au débat. Ce qui permettra à chaque Malien de faire sa religion sur la question, objet de vive polémique.
Notons que le GIDR se veut une organisation citoyenne de tous les bords politiques (majorité et opposition) qui ont le Mali dans le cœur et se battent pour faire expliquer le contenu du projet de révision constitutionnelle en vue de faire adhérer le maximum de Maliens.

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin

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