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Révélations de Mediapart sur IBK : Un chantage de bon augure

C’est un secret de polichinelle que vient de révéler le site d’information français Mediapart. Personne ne se doutait encore des liens suspects que pourraient entretenir le président Ibrahim Boubacar Keïta et le supposé mafioso corse, Michel Tomi. A la suite de Mediapart, bien d’autres médias français (dont naturellement RFI et France 24) se sont délectés du dossier.

Rien de surprenant ou d’intrigant jusque-là. Ce qui, de notre point de vue, parait intrigant et même suspect, c’est le timing choisi pour cette campagne médiatique hostile aux deux présidents africains concernés, Ibrahim B. Keïta et Ali Bongo du Gabon. Pourquoi maintenant ?

Intérêt national oblige, on tentera de formuler quelques hypothèses pour ce qui concerne le Chef de l’Etat malien. Nous pensons que la relative résistance du président malien aux visées inavouées de certaines puissances occultes (dont la France) pourrait expliquer bien de choses. La sortie musclée d’IBK, le 15 mai dernier (lors de la cérémonie de signature de l’Accord d’Alger) contre la Minusma, et au-delà contre tous ceux qui œuvrent en faveur de la CMA, a fait le bonheur des Maliens, même si l’enthousiasme a été peu après douché par l’intervention du porte-parole du gouvernement, Choguel Maïga. Mais, on le sait aussi, ce discours du président a beaucoup dérangé aussi : la Minusma et l’ONU directement, et la France, peut-on supposer, indirectement. En effet, la France, à l’origine de la venue de la Minusma dans notre pays, n’est surement pas étrangère aux faits et gestes de cette mission onusienne. Le timing donc de la publication de ces informations ne saurait s’expliquer que par la riposte du « faux ami », riposte se traduisant par des mesures de représailles contre le président IBK, à travers certains médias. Dont on sait que certains d’entre eux collaborent avec des services de renseignement.

Quel enseignement peut-on tirer donc de ce timing ?

Notre analyse est que, malgré tout ce qu’on pourrait reprocher à IBK dans ce dossier (ses liens avec un présumé mafioso, les marchés douteux liés notamment à l’achat de l’avion présidentiel, ses déclarations contradictoires sur ses liens avec Tomi, entre autres), il apparait clairement que le président malien fait tout pour défendre les intérêts du Mali dans la crise dite du Nord. Alors, une des armes dont disposent ceux qui veulent procéder à la partition du Mali, est ce chantage honteux à travers certains types de médias. Sauf que ce que ces personnes n’ont pas prévu, c’est que ce chantage est aux yeux de nombreux Maliens, le meilleur témoignage de la non trahison du président IBK. Au lieu donc de l’affaiblir, ce chantage va probablement ressouder davantage le peuple malien derrière son président.

Un autre indice sur la nature suspecte de ce timing est qu’il est choisi aussi au moment où sont prévues des manifestations de soutien à Gatia et au gouvernement, et d’autres plus hostiles à la Minusma et à la France. La manœuvre impérialiste ne trompe donc personne. ET ne produirait aucunement l’effet escompté. Au contraire, elle devrait galvaniser un peu plus le peuple autour de son président. Par ailleurs, une petite déception vient de cet « entourage direct du président malien » (selon seneweb) qui aurait pu se limiter à son « indignation par ces écoutes. » en effet, c’est un non sens que de dire que « la justice française aurait dû se dire qu’il y a des limites ». Des limites à quoi ? Même les Chefs d’Etat français en exercice sont écoutés par la justice française. Alors si « limites » il devrait y avoir, il faudrait désormais les fixer à son propre niveau et éviter à son pays une situation qui la placerait ni plus ni moins dans la position de « République bananière ».

Un autre point sensible de ces révélations se rapporte aux conseils de Tomi rappelant « au président malien de prendre ses médicaments ». Ce passage pourrait évidemment donner lieu à beaucoup de supputations sur la santé du président. Même si, tout le monde le sait, à cet âge, que ce soit en Occident ou en Afrique, on ne peut que ménager sa santé. En somme, les révélations de Mediapart, d’une manière générale, ne peuvent que grandir IBK aux yeux de son peuple.

La Rédaction

 

Source: Libération

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