Les sachets en plastique ont un impact sur l’environnement. Si vous êtes attentif, durant les saisons pluvieuses, vous remarquerez qu’ils bouchent les caniveaux et polluent l’environnement. Quand ces sachets sont dans le sol, ils mettent des centaines d’années avant de se décomposer. Ces sachets empêchent l’eau de s’infiltrer dans le sol. Quand l’eau est retenue à la surface du sol ou autour de la surface du sol, les moustiques se reproduisent et augment le potentiel de transmission du paludisme.
Aucun espace si vital soit-il n’échappe à l’envahissement de ces déchets
L’Etat a interdit ces emballages non biodégradables depuis 2014. Mais l’application de la législation est loin d’être stricte. Résultat : les petits sacs continuent de proliférer
A l’origine de beaucoup de problèmes environnementaux et sanitaires aux conséquences graves sur l’homme, la faune, la flore, et malgré l’interdiction dont il fait l’objet chez nous, le sachet plastique est toujours omniprésent dans notre paysage environnemental.
A l’image des sachets utilisés, les bidons ramassés occupent une place de choix.
Ramassés sur les dépôts d’ordures, dans les caniveaux, dans les poubelles, préalablement utilisés pour conserver des urines demandées ou des vomissures. Ces bidons sont revendus aux les vendeuses de jus.
Pendant la période de chaleur, les boissons sont les aliments les plus vendus dans notre pays notamment dans la capitale. Les femmes font des jus de toutes natures pour les mettre dans des bidons de boisson, la plupart ramassés par terre, dans les décharges, caniveaux ou autres. Le consommateur n’a pas toujours le choix. Comme dit un dicton populaire bien connu des maliens « le ventre ne se lave pas ». Une sagesse non maitrisée par certaines des vendeuses de jus, qui utilisent ces bidons de boissons ramassés pour vendre leur jus sous le prétexte qu’ils sont lavés avec de l’eau de javel. Comment ! Et avec quoi ? Ne se souciant pas d’où sortent ces bidons, elles achètent pour s’en servir. Certes ça fait moins de dépense pour ces femmes vendeuses de jus, sans se prendre ou se soucier qu’elles sont en train de nuire à la santé de leur clientèle et les exposer à des dangers. Ceux qui les ramassent regardent seulement leur argent et ceux qui les achètent regardent seulement le gain. D’autres femmes ne prennent pas la peine de les laver. Tellement pressées, elles les donnent aux enfants ou pire aux servantes pour les laver.
Les ramasseurs de ces bidons n’ont pas honte de ce qu’ils font. Au moins, ils gagnent de quoi vivre grâce à ce travail pénible au dépend de la santé des autres. On l’aura compris : à Bamako, comme dans nombre des grandes villes ici et ailleurs, les ordures ne font pas que polluer l’environnement, elles font aussi vivre de nombreuses personnes, c’est le cas sur la colline de Badalabougou non loin de l’école les Angelots. Ici ce sont des femmes, des enfants qui prospectent cette décharge à ciel ouvert pour en extraire des bidons et d’autres objets. Le secteur a même connu une spécialisation au fil des ans. Certains récupérateurs se concentrent sur la collecte d’objets en plastique (sachets, bidons, bouteilles et autres objets en polychlorure de vinyle), pendant que d’autres s’adonnent au tri des objets métalliques (fer, aluminium, canettes de boisson et autres).
Des voix s’élèvent déjà pour attirer l’attention des consommateurs de ces jus.
Mahamadou YATTARA
Source: Infosept