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Réunion spéciale de l’ONU sur le Mali : UN SOUTIEN FERME AUX NEGOCIATIONS D’ALGER

Les participants ont exhorté les parties à respecter pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et la feuille de route des négociations dans le cadre du processus d’Alger qui réaffirment la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’unité nationale

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Une réunion spéciale sur le Mali s’est tenue samedi en marge du débat général de la 69è session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Coprésidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita et le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, cette rencontre a vu la participation des représentants de plusieurs pays et organisations intervenant dans le règlement de la crise malienne, notamment le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius et son homologue d’Algérie Ramtane Lamamra, des représentants de l’Union africaine, de l’Union européenne et de la CEDEAO. La réunion a été l’occasion de faire le point de la situation de notre pays. C’est ainsi qu’il a été question du retour des refugiés dans leurs localités, du retour de l’administration au nord du pays et surtout des pourparlers d’Alger dont la deuxième phase vient de se terminer.

En ouvrant le débat, le secrétaire général des Nations unies a salué la présence de tous les acteurs impliqués dans le rétablissement de la paix au Mali. L’objectif de cette réunion, a-t-il précisé, est de soutenir le processus de paix qui est sans nul doute la clef de voûte de la stabilité du pays. Pour Ban Ki-Moon, la paix est aujourd’hui nécessaire pour que les réfugiés puissent revenir chez eux, pour que les doits de l’homme soient protégés, pour que les services publics puissent être rétablis, pour que le développement puisse avancer et pour que les institutions chargées de la justice et de la sécurité puissent minutieusement jouer leur rôle. « La situation sécuritaire demeure extrêmement précaire au nord du Mali. Des affrontements armés se poursuivent malgré les nombreux accords. Nous demandons aux groupes armés de cesser toute violence et de régler leurs différends par la voie du dialogue », a dit le patron des Nations Unies avant de condamner les attaques terroristes contre les soldats de la MINUSMA et les populations civiles.

Dans son intervention, le président de la République a salué l’initiative de cette réunion tout en rendant hommage au secrétaire général des Nations Unies. Ibrahim Boubacar Kéita a aussi remercié les membres du Conseil de sécurité pour avoir très tôt compris la complexité de la crise malienne, en l’inscrivant au cœur de leur agenda.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a rappelé que sous son autorité, le gouvernement en relation avec la MINUSMA, a entrepris une série d’actions sur le terrain. Ces actions ont concerné l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013, l’organisation des Assises du nord, celle des Etats généraux de la décentralisation, des ateliers sur le cantonnement, le symposium sur les leçons apprises des Accords précédents, ainsi que le séminaire avec les partenaires techniques et financiers portant sur le Plan de développement accéléré des régions du nord.

 

UN DOCUMENT CONSENSUEL. En outre, le président Kéita a rappelé que la feuille de route adoptée le 24 juillet dernier à l’issue de la première phase des négociations entre le gouvernement et les groupes armés est un document consensuel qui détermine la voie à suivre pour les pourparlers inclusifs inter-maliens. Cette feuille de route énonce les règles strictes arrêtées par le Conseil de sécurité des Nations Unies gouvernant le processus à savoir le respect de l’intégrité territoriale, de la souveraineté et de l’unité nationale, ainsi que de la forme républicaine et laïque de l’Etat.

Tout en rappelant la 2è phase des pourparlers en cours à Alger, le chef de l’Etat dira que « le chemin vers la paix est certes semé d’embuches, mais nous pouvons franchir les écueils avec la bonne foi et une volonté politique des deux parties. C’est pourquoi, j’invite nos compatriotes des mouvements armés du Nord à se débarrasser des stéréotypes et à faire montre de courage politique. C’est ainsi que nous écrirons ensemble, une page nouvelle, une page glorieuse de l’histoire de notre pays, tant aimé par tous ».

Le président de la République a également saisi l’occasion pour lancer un appel à la communauté internationale pour un soutien et une mobilisation plus accrus en faveur du processus d’Alger. Cela est d’autant plus nécessaire que la mise en œuvre effective de l’Accord de paix global et définitif sera à ce prix. « Pour conforter le futur accord de paix, au mieux des intérêts des peuples du Mali et du Sahel en général, je voudrais attirer une fois de plus l’attention du Conseil de sécurité sur la nécessité de circonscrire le regain d’activités terroristes au nord du Mali. En effet, ces activités ont clairement pour but de freiner le dialogue et de saper le moral de contingents de la MINUSMA sélectivement visés », a souligné le président Keita. Dans cette perspective, a-t-il annoncé, notre pays préconise l’adoption de mesures d’accompagnement énergétiques. Ces mesures visent à éviter que les terroristes boutés d’une région donnée, ne se refugient et ne se réorganisent dans d’autres pays dont les moyens de réaction seraient plus faibles. « Sinon, le Mali par exemple, pourrait de nouveau devenir une destination pour des individus sans foi ni loi qui rament à contre courant de la morale et de la dignité », a indiqué le chef de l’Etat.

Enfin, Ibrahim Boubacar Keita a dit sa détermination à parvenir à la paix par la voie du dialogue. En conséquence, il a demandé à la communauté internationale d’agir plus vigoureusement auprès des mouvements armés. « Ils doivent se conformer aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et agir pour le succès d’Alger. C’est à ce prix qu’ensemble, nous barrerons la route à des aventuriers et assassins barbares tels que les bourreaux de Hervé Gourdel, dont je salue la mémoire.. », a-t-il dit.

A l’issue de la réunion, les participants ont exprimé un soutien ferme aux négociations d’Alger. Ils ont exhorté les parties à respecter pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et la feuille de route des négociations dans le cadre du processus d’Alger qui réaffirment la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’unité nationale. Par ailleurs, les participants ont rappelé que la bonne foi de toutes les parties était essentielle pour parvenir à un accord de paix durable.

Envoyé spécial

M. KEITA

source : essor

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