Le samedi dernier, à l’initiative de l’Adema-PASJ, le ban et l’arrière-ban des acteurs du 26 mars 1991 étaient invités à débattre du bilan de « 31 ans d’exercice démocratique ». Haut moment politique certes, mais qui, au regard de nombre de communications enregistrées, n’a servi qu’à fournir l’occasion d’un grand bavardage ponctué de récriminations et d’envolées plutôt subjectives en lieu et place d’un bilan qui réoriente sainement. Ce qui apparaissait comme une sorte de reprise de l’initiative politique, voire historique, a été beaucoup plus une tribune de dévoilement des intentions à emmerder sérieusement la transition, à défaut de l’abattre. Mais le ton a été donné pour une montée progressive contre au
front.
partir du 27 février, puis du 2mars, ont fait long feu. RFI et France 24, qui ne tendaient d’ailleurs plus leurs micros aux acteurs du Cadre, ne sont pas au Mali. Quid de l’ambassadeur français et du représentant de la CEDEAO, leurs alliés stratégiques.
C’est à ce constat que les paroles de Professeur Ali Nouhoum Diallo sont mis en relief. « Il est illusoire de penser que désunis, vous obligerez ceux qui sont au pouvoir de faire un chronogramme », a dit-il le doyen d’âge de la salle, qui a décoché des flèches contre la transition, en appelant à l’union pour obtenir des tenants actuels
du pouvoir de faire un chronogramme pour une sortie de crise. Sa mémoire d’éléphant, en la circonstance, ne lui a pas permis de dresser un quelconque bilan des 31 ans d’exercice démocratique.
Au contraire, il a axé essentiellement son intervention sur les pressions à exercer sur les autorités de la transition, devenant même un temps sinon l’avocat de la CEDEAO, du moins un allié circonstanciel de cette organisation
sous régionale. C’est peu dire qu’il croit que les acteurs du 26 mars 1991, en se retrouvant, parviendront à s’imposer aux autorités de la transition pour leur arracher un chronogramme des élections. « Si vous êtes désunis, ils resteront le temps qu’ils veulent », dit-il. Les colonels pourront même demeurer 33 ans ! Et de décrier la CEDEAO qui a cautionné le putsch en négociant, non sans déplorer que le Mali se retrouve maintenant dans des marchandages.
Tiébilé Dramé a décrit l’échec de la classe politique, après avoir exposé des défis auxquels le Mali est confronté. Il a souhaité que les camarades se retrouvent bientôt dans une autre occasion de se concerter. Le hic, c’est que nul parmi les panelistes n’est conscient de ses responsabilités personnelles dans tout ce qui est arrivé au Mali et nul n’est non plus prêt à demander pardon au Mali.
En considérant les diatribes mensongères et insensées de Dr. Oumar Mariko contre l’armée, qu’aucun des panelistes n’a réprouvées, les choses deviennent plus claires. Le bouc émissaire tout trouvé, c’est la transition. Il faut donc la déstabiliser. Clairement.
Sy Eric
Amadou N’Fa Diallo
National