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Retrait des membres de l’AES CEDEAO: la CEDEAO va-t-elle imposer le visa aux citoyens de l’AES ?

Le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu TOURAY, a annoncé, hier dimanche, que le retrait de la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso exigerait citoyens de ces trois pays l’obligation de visa pour circuler dans les pays membres de la CEDEAO. C’était au lendemain du premier sommet des présidents de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) tenu à Niamey au cours duquel le Collège des présidents a déclaré « irréversible le retrait de la CEDEAO ».

Les Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO ont tenu hier dimanche le 7 juillet leur 65eme sommet lors duquel le président de la commission de la CEDEAO a dressé le tableau des inconvénients du retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’organisation sous régionale. A entendre, M.  Omar Alieu TOURAY, aucune partie ne sortira victorieuse de cette situation. Bien au contraire, c’est un coup qui est porté à des acquis de la CEDEAO.

« Notre région n’a jamais connu autant de défis simultanément. En dehors de nombreuses menaces liées à la paix, à la sécurité ainsi que le défi lié à la pauvreté, notre région est confrontée au risque de désintégration », a déclaré le président de la commission de la CEDEAO, avec le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation ouest-africaine.

Ces Etats qui forment l’Alliance des Etats du Sahel (AES) depuis septembre 2023 ont décidé de tourner la page de la CEDEAO, au motif que l’organisation s’est éloignée des objectifs et mission initiaux en prenant des sanctions illégales contre des pays membres et en menaçant d’attaquer le Niger.

Malgré les médiations, l’AES lors de son premier sommet tenu le samedi 6 juillet à Niamey a réitéré sa position de ne pas revenir en arrière.

En clair, le processus de retrait de la CEDEAO est irréversible alors que certains dirigeants pensaient que c’était une démarche « fantoche ».   

Pour M. TOURAY, qui appelait quelques jours plutôt à tout faire pour éviter la désintégration, ce retrait perturbera des acquis consolidés par des années par la CEDEAO en termes de la libre circulation avec un passeport et une carte biométrique commune, des avantages liés au marché commun de plus de 400 millions d’habitants, l’établissement des citoyens, entre autres. Par ailleurs, a-t-il ajouté, cette décision ‘’irréversible’’ selon les dirigeants de la confédération de l’AES aggravera l’insécurité.

« Le retrait des trois pays portera un coup dur à la coopération internationale en matière de sécurité notamment en termes de partages d’information et de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région et d’autres initiatives conjointes de la sécurité », a indiqué le président Omar Alieu TOURAY.

En dehors de la CEDEAO, les trois Etats qui ont notifié leur retrait depuis janvier 2024 à la Commission seraient affectés par les conséquences de leur décision conjointe.

Ainsi, selon M. TOURAY, le Mali, le Niger et le Burkina Faso pourraient s’isoler au plan politique et diplomatique sur la scène internationale dans la mesure où ils ne pourront plus bénéficier d’un soutien de bloc.

« Ce retrait affecterait les conditions de voyage et d’immigration des citoyens de l’AES, car ils auront désormais des démarches à mener en vue de l’obtention d’un visa avant de voyager dans les autres États membres de la CEDEAO. Les ressortissants des trois pays vont devoir cesser d’utiliser le passeport biométrique et la carte d’identité nationale de la CEDEAO », a-t-il annoncé. par ailleurs, ces mesures ne peuvent s’appliquer que lorsqu’elles sont validées par le sommet de la CEDEAO. Ainsi, à ce stade, elle demeure une annonce.

La désintégration n’est pas aussi sans conséquence au plan économique et financier. En effet, le retrait des membres de l’AES pourrait entrainer l’arrêt ou la suspension de tous les projets et programmes mis en œuvre par la CEDEAO dont la valeur est estimée à plus de 500 millions de dollars. En termes d’emploi, ce sont 130 personnes des trois pays qui vont rendre le tablier.

PAR SIKOU BAH

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