Le Secrétaire d’Etat des USA, Antony J. Blinken, a fait un speech le mardi 16 février au sommet de N’Djaména en grande partie consacré à la lutte contre le terrorisme au Sahel. Contrairement à l’administration précédente, l’équipe du président Joe Biden se montrant préoccupée par la montée de l’extrémisme violent a promis d’appuyer les initiatives existantes en Afrique de l’Ouest et de partager les enseignements tirés de la lutte mondiale contre l’extrémisme violent. De même, il a profité de la tribune pour demander instamment au gouvernement de transition du Mali de mener à bien un processus inclusif et transparent pour ces élections et dans le respect du délai des 18 mois.
Nous vous proposons l’intervention du secrétaire d’État.
Bonjour à tous. C’est un plaisir pour moi de participer cette année au sommet du G5 Sahel. Je veux surtout remercier le président Ghazouani pour son leadership au cours de l’année écoulée, le président Deby pour assurer la présidence cette année, et Son Excellence Maman Sidikou pour la direction du secrétariat exécutif.
Le G5 Sahel fait un travail essentiel pour apporter la sécurité, la stabilité et la bonne gouvernance à votre région. Les États-Unis s’engagent à être un partenaire solide à vos côtés. Comme vous, nous sommes préoccupés par la montée de l’extrémisme violent, les problèmes de gouvernance et les préoccupations humanitaires dans la région.
Nous appuyons les objectifs de la Coalition internationale pour le Sahel visant à coordonner le soutien international apporté à la région, qu’il s’agisse de renforcer sa capacité à lutter contre le terrorisme ou de soutenir le développement économique.
Alors que Daech et les groupes affiliés à Al-Qaïda cherchent à étendre leur portée à travers l’Afrique, les États-Unis continueront de collaborer étroitement avec leurs partenaires africains. Nous nous appuierons sur les initiatives existantes en Afrique de l’Ouest et partagerons les enseignements tirés de la lutte mondiale contre l’extrémisme violent. Nous félicitons la Mauritanie d’avoir rejoint le Tchad et le Niger en tant que membres sahéliens de la Coalition mondiale contre Daech.
Le travail tactique de lutte contre le terrorisme est essentiel. Mais à lui seul, il n’est pas suffisant. L’instabilité et la violence sont les symptômes d’une crise de légitimité de l’État. Les griefs sociaux historiques, le manque de services publics accessibles et l’exclusion des processus politiques, en particulier des communautés minoritaires ou marginalisées, tout ceci érode la légitimité des gouvernements aux yeux de la population.
Au-delà de la réponse en matière de sécurité, la voie vers une stabilité durable passe par la fourniture de services et d’opportunités économiques, la protection de l’état de droit et la participation des communautés aux décisions qui les concernent. Cela suppose aussi que la justice soit rendue pour les violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité, au moyen d’enquêtes transparentes et d’une véritable obligation de rendre des comptes. Je me félicite des avancées réalisées par le G5 Sahel, en collaboration avec ses partenaires internationaux, pour mieux prévenir les violations des droits de l’homme et protéger les civils. Nous attendons avec impatience la mise en œuvre complète de ces initiatives.
Un mot rapide sur le Mali. Le Mali reste un élément central de la stabilité future du Sahel. Les États-Unis s’engagent à apporter leur soutien aux actions menées par l’Afrique pour assurer une transition de 18 mois dirigée par des civils, qui aboutira à des élections libres et équitables et au retour d’un gouvernement élu au Mali d’ici avril 2022. Nous demandons instamment au gouvernement de transition du Mali de mener à bien un processus inclusif et transparent pour ces élections. Nous nous félicitons également de leur engagement à répondre aux griefs sous-jacents du peuple malien, notamment en matière de sécurité, de gouvernance, de droits de l’homme, de renouvellement du contrat social, de réforme électorale et de mise en œuvre de l’accord d’Alger.
Encore une fois, je vous remercie pour le travail que vous faites pour apporter la bonne gouvernance et la stabilité au Sahel, et pour coordonner la réponse régionale et internationale. Les États-Unis s’engagent à être un bon partenaire pour vous. Je me réjouis de travailler avec vous, et j’espère que nous pourrons nous rencontrer en personne très prochainement.
Source : INFO-MATIN