ÉTATS-UNIS – “Honnêtement, nous avons gagné l’élection”. Quelques minutes après son rival démocrate dans la course à la Maison Blanche, Donald Trump a revendiqué dans la nuit de ce mardi 3 au mercredi 4 novembre la victoire à l’élection présidentielle américaine. Cela alors que le décompte des voix et de plusieurs États-clés n’est pas achevé.
Dans une brève allocution depuis les salons de la Maison Blanche, le président sortant et candidat républicain a évoqué une “fraude” et une “honte” et assuré qu’il entendait saisir la Cour suprême. “Nous étions prêts à célébrer quelque chose de magnifique”, a-t-il encore affirmé.
Au coude à coude
Pour l’emporter, un candidat doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs attribués au niveau des États. À ce stade de la nuit, le président sortant (213) est au coude-à-coude avec le démocrate (224).
Le candidat démocrate Joe Biden s’était auparavant dit “en bonne voie” pour gagner cette élection présidentielle extrêmement indécise, à l’image d’une Amérique plus divisée que jamais. “Gardez la foi, nous allons gagner!”, a lancé le candidat de 77 ans, devant les sympathisants démocrates réunis en “drive-in” dans son fief de Wilmington, dans le Delaware. L’ancien vice-président de Barack Obama a néanmoins appelé à la patience face à la confusion qui régnait sur les résultats dans plusieurs Etats-clés.
À peine eut-il terminé sa brève allocution que Donald Trump répondait sur Twitter, dans une forme de guerre des nerfs entre les deux candidats septuagénaires que tout oppose. “On est devant et de loin, mais ils essaient de voler l’élection. Jamais nous ne les laisserons faire”, a martelé le milliardaire républicain, 74 ans, dans un message contre lequel Twitter a immédiatement mis en garde ses utilisateurs, estimant qu’il pouvait être “trompeur”.
La vague démocrate n’a pas eu lieu
Dans des États-Unis traversés par des crises sanitaire, économique et sociale d’une ampleur historique, les Américains se préparaient à une longue attente, à l’issue d’une campagne particulièrement agressive. Une certitude: la vague démocrate, espérée par certains dans le camp Biden qui se prenaient à rêver de victoires historiques en Caroline du Nord ou encore au Texas, n’aura pas lieu.
Le président sortant a conservé la Floride, faisant mentir de nombreux sondages, ainsi que le Texas, bastion conservateur qui avait un temps semblé menacé, et l’Ohio, remporté depuis 1964 par tous les candidats qui ont aussi accédé à la présidence.
Joe Biden mise sur le Nord
Mais le chemin pour décrocher un second mandat restait extrêmement étroit: il devait encore remporter l’essentiel des autres États-clés qui avaient contribué à sa victoire surprise de 2016. Le démocrate disposait lui encore de plusieurs scénarios pour décrocher la victoire, d’autant qu’il semble avoir remporté l’Arizona, ex-place forte républicaine qui deviendrait ainsi le premier État de cette élection à changer de camp par rapport à 2016. Et il peut encore espérer arracher la Géorgie au camp Trump.
Joe Biden doit néanmoins gagner au moins deux des trois Etats disputés du Nord industriel (Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin) remportés sur le fil par le milliardaire il y a quatre ans. Or dans ces Etats, le dépouillement pourrait se poursuivre mercredi, voire sur plusieurs jours, notamment en raison du niveau record du vote par correspondance. L’attente s’annonce donc longue.
“Si Trump gagne la Floride, la Caroline du Nord et l’Ohio, mais Biden l’Arizona, Biden est favori à 85% dans notre modèle. Mais il y a 6% de possibilités d’une égalité au sein du collège électoral”, a tweeté le site spécialisé FiveThirtyEight.
Source: https://www.huffingtonpost.fr/