Depuis le 29 juillet dernier, les internautes maliens subissent une restriction de leur liberté d’expression, notamment à travers la censure des réseaux sociaux par les autorités de l’État. Cette mesure, qui a connu une suspension durant quelques jours pour reprendre le vendredi 10 août dernier, est déplorée par Internet sans Frontière (ISF).
Suite aux diverses plaintes provenant d’internautes maliens, l’Internet Sans Frontière, une grande organisation de la société française engagée pour la protection des droits des internautes en matière de liberté d’expression, a réagi. Elle a tenu au préalable à s’imprégner de l’État de cette censure qui constitue une restriction volontaire donc artificielle de l’accès à l’internet. Dans un article publié à ce sujet sur leur site, il est possible de lire : « […] Les changements de niveau de trafic montrent que la qualité du réseau malien est altérée de manière artificielle depuis vendredi. Selon les relevés d’Internet Intelligence, ces changements observés sur l’état du trafic renseignent sur la mise en sous capacité du réseau. Cette technique de restriction montre une escalade dans la censure opérée sur le réseau malien. »
Cette violation des droits des internautes à la liberté d’expression en cette période électorale se passe à travers une méthode de dégradation de la qualité de la connectivité aux réseaux. Il est possible de constater, fait remarquer ISF, qu’un utilisateur du réseau 4G se retrouve avec le 3G et ce dernier en 2G. Cela est intervenu suite au recours par les internautes maliens aux VPN. « Pour contourner ces blocages, de nombreux internautes maliens ont pris d’assaut les VPN qui permettent de contourner ces restrictions. Un moyen technique de restreindre également l’usage des VPN est la restriction de trafic », écrit Internet Sans Frontière sur son site, avant d’exprimer toute son inquiétude face à ces mesures de violation : « Nous sommes très inquiets que le Mali devienne familier de méthodes de censure qui empêchent des millions de citoyens de communiquer à travers les réseaux sociaux. »
Rappelons qu’en cette période électorale, le Mali est victime de graves violations de la liberté d’expression. Des violations qui ne cessent d’échauffer les esprits. On se rappelle la fermeture de la radio Renouveau FM par les autorités jusqu’au vendredi dernier où l’ordre a été donné pour sa réouverture sans l’émission « Carte sur table » animée par l’activiste et chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily. Ces violations volontaires constituent une preuve certaine que les autorités maliennes ne sont pas prêtes à obéir aux principes fondamentaux de la démocratie. Ces situations n’honorent nullement ce grand pays.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays