En dépit de ses atouts de président de la République sortant et de sa longue expérience dans le rouage régalien, on eut dit qu’IBK est en deçà des hautes fonctions étatiques qui lui sont dévolues, dignité dont il a été de surcroît crédité par plus de 77% de suffrages en 2013. En tout cas, à mesure que se durcit le combat pour sa réélection, l’actuel locataire de Koulouba montre des signes évidents de fébrilité s’il n’est pas en passe de perdre totalement le contrôle. Et son manque de sérénité est d’autant exploitable par ses adversaires qu’il le manifeste par des sorties malencontreuses et une étonnante propension à se complaire sur le terrain où il est mené par ses détracteurs. Alors qu’il devait résister par l’indifférence et le surpassement aux dérisions qui consistent à lui coller le cliché péjoratif de ‘BOUA’, il choisit plutôt d’en amplifier la teneur en lui accordant beaucoup plus d’importance qu’il ne mérite. On se demande en effet quel mauvais conseiller lui a par exemple recommandé la maladresse de descendre au ‘ras-des-potins’, de réagir au moindre petit ragot par les mêmes termes qu’on entend souvent dans les commérages et qui sont utilisés pour le caricaturer.
La série des contre-attaques présidentielles a débuté lors de sa récente tournée en 4 ème Région. Sous la forte pression d’une bataille d’opinion constamment perdue au profit de ses adversaires, IBK a senti le besoin de se faire l’écho des pressions et provocations en martelant à coups de diatribes qu’il n’a nullement l’intention de céder aux injonctions de partir du pouvoir. Le président sortant ne s’est point arrêté en si bon chemin. Ses réflexes d’ancien Premier ministre – dont il a visiblement grande peine à se débarrasser depuis l’époque Konaré – l’ont conduit dans la foulée à associer aux diatribes d’anciens collaborateurs tacitement taxés de traîtrise pendant le même périple présidentiel à Ségou. Le feuilleton s’est ensuite poursuivi à Koulouba avec le fameux épisode de manquement au devoir de laver sa part de sales casseroles et assiettes après le banquet. Last but not the least, le même couvert est remis en milieu de semaine dernière, à Kangaba notamment où IBK s’est derechef illustré par cette contre-offensive au ras des pâquerettes : «BOUA ne laisserai le pouvoir au père de personne». Allusion est ainsi faite aux ambitions présidentielles du père de celui qui détient la paternité du terme «BOUA», le chroniqueur Ras Bath.
Manifestement , une certaine prépondérance de la réactivité sur le stoïcisme trahit une perception du pouvoir en deçà des légitimes attentes populaires et des principes moraux sur lesquels repose sa conception sous la 3 ème République : la sublimation de la mission d’Etat, la démarcation entre patrimoine familial, intérêts personnels et biens publics, etc.
La Rédaction
Source: Le Témoin