Benjamin Kisokeranio, l’un des fondateurs du groupe rebelle ougandais ADF, a été arrêté ce mardi 11 janvier 2022, à Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Selon nos confrères de RFI, l’information a été donnée d’abord par l’armée ougandaise puis confirmée par plusieurs sources militaires congolaises sous anonymat.
D’après les informations données par RFI, « il a été arrêté alors qu’il tentait de traverser sous une fausse identité le poste frontalier qui sépare Uvira en RDC, de Bujumbura au Burundi ».
Toujours selon la même source, l’armée ougandaise affirme qu’« il s’agit bel et bien de Benjamin Kisokeranio ». Mais du côté congolais, le porte-parole de l’armée dans la région « se montre très prudent ».
Le rôle exact de l’ancien membre du groupe armé ADF reste un mystère. Cependant, d’après le Baromètre sécuritaire du Kivu, Projet commun du Groupe d’étude sur le Congo et Human Rights Watch, « il était encore actif particulièrement dans le sud du territoire de Beni autour de Mwalika », informe le media.
Très proche de l’ancien leader du mouvement Jamil Mukulu actuellement aux arrêts, le media nous informe également que « Benjamin Kisokeranio était à la tête d’une faction minoritaire qui peut être considérée comme dissidente des ADF ». Ainsi qu’ « il faisait partie de ceux qui s’opposaient à l’allégeance au groupe Etat Islamique déclarée en 2019 ». Selon lui, « avec son passif et sa connaissance du terrain, il pourrait en tout cas détenir des renseignements très utiles pour la coalition augando-congolaise qui lutte contre les ADF dans l’Est du Congo ».
A noter que le mouvement rebelle ADF fondé en 1995, était un groupe composé à l’origine par des opposants majoritairement musulmans. Qui s’étaient fixés pour objectif de chasser le président ougandais du pouvoir pour un régime islamiste. Ce mouvement s’éloigne plus tard de ces objectifs politiques pour se transformer en un mouvement armé qui exploite les bois et les minerais et commet des massacres contre les populations locales principalement autour de Beni, une ville dans le Nord-Kivu.
Le Kivu Security Tracker estime ainsi qu’au moins 272 civils ont été assassinés par les ADF entre 2017 et 2019.
Kadidatou Diarra, stagiaire
Source: LE PAYS