Lors de la cérémonie d’installation du nouvel Administrateur Général de Dakar-Bamako Ferroviaire (DBF) Kibily Touré et son staf qu’il a coprésidée avec son collègue du Sénégal, le ministre des Transports du Mali a pris solennellement l’engagement de relever sans tarder certains défis strictement nécessaires à la reprise de l’activité ferroviaire. Des semaines après, la situation à DBF s’est plutôt empirée. Où en sommes-nous concrètement avec toutes ces promesses?
Le 11 octobre, le ministre malien des Transports, Soumana Mory Coulibaly a co-présidé avec le ministre délégué du Sénégal chargé du Développement du réseau ferroviaire, Abdou Ndéné Sall, la cérémonie d’installation du nouvel Administrateur Général de Dakar-Bamako Ferroviaire (DBF) Kibily Touré et son staff. Leurs missions : réussir un nouveau plan de relance de l’activité ferroviaire.
Pour les plus optimistes, l’installation de cette nouvelle administration par les deux Etats devrait permettre un redémarrage imminent des activités ferroviaires sur l’axe Dakar-Niger.
Plusieurs plans de relance de DBF ont déjà échoué en raison des promesses financières non tenues des Etats malien et sénégalais. Lors de la cérémonie d’installation de la nouvelle équipe, les deux ministres ont pourtant émis la disponibilité et l’engagement fermes de leurs Etats respectifs d’accompagner éminemment le processus de relance. Le Sénégal a annoncé de mobiliser 10 milliards FCFA. Le Mali en a fait de même. En outre, les deux Etats ont décidé respectivement d’intercéder auprès de la Banque mondiale pour l’octroi de 250 milliards FCFA chacun. Ce qui fera une bagatelle de 500 milliards pour la reprise de l’activité ferroviaire.
Cette volonté affichée par les deux autorités permettra-t-elle pour autant d’endiguer la crise pour que le train puisse enfin siffler à nouveau sur l’axe-Dakar-Bamako ? Voilà en effet six semaines que la nouvelle équipe est aux commandes et force est de constater que rien ne bouge concrètement à DBF. La preuve ?
Les travailleurs de DBF continuent encore à raser le mur. Ils accusent plus de six mois d’arriérés de salaire. Et, comme pour en ajouter à leur calvaire, Energie du Mali (EDM) a coupé la fourniture d’électricité à la société ferroviaire depuis plus de deux semaines, pour non-paiement. Ainsi, faute d’électricité, le personnel n’arrive même plus à gérer les affaires courantes. Ce n’est pas tout : DBF cumule plusieurs dettes financières auprès de nombreux partenaires. S’y ajoute que de nombreux tronçons de la voie ferroviaire sur le territoire malien sont très défectueux et nécessitent d’être réparés avant toute reprise du trafic.
Pourtant le jour « d’investiture de la nouvelle équipe », le ministre des Transports du Mali a pris solennellement l’engagement de relever sans tarder certains défis strictement nécessaires à la reprise de l’activité ferroviaire.
Par exemple, des défis comme la dotation de DBF d’un statut juridique adéquat, la mise en place d’un plan de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, le défi de l’infrastructure et de traction. Il avait promis également de faire un état des lieux des travaux d’urgence pour une reprise rapide de l’activité ferroviaire. Où en sommes-nous concrètement avec toutes ces promesses?
Le Gouvernement malien est vivement interpellé. Car sans une réelle volonté politique des autorités de notre pays, il serait illusoire d’espérer une reprise normale et imminente de l’activité ferroviaire sur l’axe Dakar-Niger, à commencer par le tronçon malien. Ne dit-on pas que les promesses seules ne peuvent jamais nourrir une cause ?
Gaoussou M. Traoré
Source: lechallenger