Après son échec en 2017, le gouvernement malien a repris le processus de la révision de la constitution du 25 février 1992. Pour sa réussite, le régime est en train de miser sur de nouvelles approches : adopter une démarche inclusive.
La première tentative de la révision constitutionnelle du président Ibrahim Boubacar KEITA a échoué. Face à la grogne de la société civile et des partis politiques de l’opposition, le Président IBK, dans une adresse à la nation, a décidé de surseoir au processus. Mais pas question d’y renoncer, avait-il déclaré à l’époque. Le chef d’Etat dit tenir au processus parce qu’il s’inscrit aussi dans le cadre de la recherche de la paix, en plus de corriger les lacunes de la constitution.
Au moment des faits, les contestataires rejetaient à la fois la forme et le fond de la révision constitutionnelle. Ils étaient notamment contre la création du Sénat et déploraient leur ‘’marginalisation’’. «Ce qui est sûr, c’est que la Primature va innover dans l’approche. Mais ce qui est aussi sûr, c’est que le gouvernement ne va renoncer à certaines dispositions », a déclaré un responsable politique. Déjà, le Premier ministre, chargé de conduire de cette réforme tant attendue par des partenaires de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, a mis en place un comité d’experts le 14 janvier dernier. Composé de 11 membres, ce comité est présidé par Makan Moussa Sissoko. Quatre jours plus tard, la mission a été reçue par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Au cours de cette rencontre, il a rappelé l’exigence du gouvernement et les enjeux de la révision constitutionnelle.
«Conformément aux instructions du Président IBK, je les ai invités à privilégier la participation et l’inclusivité les plus larges possibles », a posté Soumeylou Boubèye Maïga sur son compte Twitter. En effet, lors de la précédente tentative, le régime était accusé de ne pas suffisamment impliquer des acteurs politiques et ceux de la société civile.
Tirant les leçons de ces erreurs, à l’image du Premier ministre, le chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh ANNADIF, souhaitait aussi, une semaine plutôt, un processus inclusif associant toutes les couches de la société malienne afin de réussir la réforme avec l’espoir de tourner la page de la crise de 2012.
Convaincu également de la nécessite de cette approche, le président du parti présidentiel, Rassemblement pour le Mali (RPM), non moins le président de l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM), Bocary Tréta, a entamé une série de rencontres avec des acteurs politiques. L’objectif de celle-ci est d’apaiser aussi le climat politique en créant un cadre de dialogue au sein la classe politique. Ainsi, en sa qualité de président du RPM, Tréta a rencontré le parti ASMA-CFP du Premier ministre, le mercredi dernier. Le lendemain, la mission du RPM a été reçue par les premiers responsables du parti Union pour la République et la démocratie (URD). « Cette rencontre, placée sous le signe du dialogue républicain, a été un moment d’échanges. Nous remercions le RPM pour cette initiative et réaffirmons notre attachement à l’établissement d’un dialogue national », a écrit Soumaïla Cissé à l’issue de la rencontre.
Source: Azalaï Express