La conférence des évêques du Congo déplore dans un communiqué le « bilan macabre » des marches de dimanche 21 janvier. La Cenco parle d’un premier bilan de 6 morts, et 127 blessés dont certains par balles, et accuse les forces de sécurité armées et police d’avoir fait « un usage excessif et disproportionné de la force », à quelques exceptions près.
La Cenco insiste d’abord sur le caractère « pacifique » de la marche de dimanche et recense plus 170 paroisses impliquées dans la mobilisation dans le tout le pays. Elle détaille ensuite les différentes méthodes utilisées par les forces de l’ordre pour, selon ses mots, « réprimer » ou « étouffer violemment » les manifestations.
Dans la plupart des cas, 75 paroisses précisément , assure la Cenco, les forces de l’ordre ont fait usage à la fois de « coups de feu » et « de gaz lacrymogènes » pour disperser les marches, « face » à des manifestants « n’ayant que bibles, chapelets et rameaux », soulignent les évêques. Dans 54 paroisses, c’est le « fort déploiement militaire » qui a empêché les cortèges de se former.
Dans d’autres cas plus rares, disent les évêques, les marches ont été dissuadées par « sommation verbale », contraintes de défiler « dans l’enceinte de la paroisse », où se sont carrément vus refuser l’accès à l’église. Dans quatre cas enfin, la deuxième messe du dimanche a été interdite.
La Cenco s’émeut du bilan « macabre de la journée », mais souligne aussi que dans 12 paroisses, les marches se sont déroulées « sans entraves », « encadrées de manière professionnelle par la police » sans incident à déplorer, et c’est la preuve, veut croire la Cenco, que « l’organisation des marches pacifiques en RDC reste possible s’il y a bonne foi des autorités compétentes ».
Selon L’Acaj, l’Association congolaise pour l’accès à la justice, 155 personnes interpellées dimanche étaient toujours retenues lundi après-midi à Kinshasa et 8 à Goma dont 5 militants de la Lucha. L’association a aussi recensé 122 blessés dans tout le pays, dont 3 à coups de baïonnette militaire, ce qui, pour le président de l’Acaj, Me Georges Kapiamba, démontre « l’intention criminelle qui animait les agents de l’ordre contre des gens qui ne représentait aucun danger ».
RFI