Les personnes en situation de handicap ont tenu, ce lundi 18 mars, au siège de la Fédération malienne de sports pour personnes handicapées (FEMASH), une assemblée générale qui avait pour objectif de faire le point des différentes rencontres avec le gouvernement notamment le Premier ministre, au cours de la semaine dernière.
C’était en présence d’Idrissa DIARRA, président du Comité scientifique de l’emploi des jeunes handicapés ; et de Mme SY Kadiatou SOW, présidente de ADEMA Association, et marraine du Comité scientifique des personnes handicapées.
Pour Idrissa DIARRA, cette rencontre n’a qu’un seul objectif : l’emploi pour tous y compris les Jeunes handicapés.
Aussi, a-t-il rappelé, le lundi 11 mars 2019, les jeunes diplômés et non diplômés handicapés ont tenu un sit-in devant la Cité administrative, qui a été violemment réprimé par les forces de l’ordre.
Par ailleurs, a-t-il noté, le malheureux événement a été condamné par diverses organisations faitières, notamment, la FEMAPH, la CNDH.
M DIARRA a profité de l’occasion pour signaler les responsables des personnes en situation de handicap ont engagé des négociations avec l’Etat sur leurs doléances qui s’articulent autour de deux points. Le point est relatif au recrutement de l’ensemble des jeunes diplômés handicapés à la fonction publique. Sur ce point, il a déploré le fait que leur intégration, qui se pratiquait pendant plus d’une dizaine d’années, a été brusquement suspendue depuis le mois de mars en 2012 à la faveur du coup d’Etat.
« Depuis ce jour, le recrutement à titre exceptionnel des personnes handicapées n’a plus été fait. Ce qui explique le nombre croissant des diplômés chômeurs handicapés aujourd’hui sur le marché de l’emploi », a-t-il déploré.
Le second point est relatif au financement de l’auto-emploi des personnes handicapées. Pour lui, les jeunes handicapés porteurs de projets qui veulent évoluer à leur propre compte, (dans l’auto-entrepreneuriat) ne trouvent pas aussi de financement pour leurs projets.
Le président du Comité scientifique a restitué à l’assemblée, les différentes propositions faites par l’envoyé spécial du Premier ministre, en l’occurrence Alassane BOCOUM, qui est venu les rencontrer.
«Il nous a fait savoir les propositions faites par le Premier ministre Soumeylou Boubeye MAIGA qui a souhaité nous rencontrer dans deux semaines, compte tenu de son agenda. Mais avant, il nous a fait d’autres propositions et on était train d’examiner ces propositions avec notre assemblée générale afin que chacun puisse se prononcer sur le mot d’ordre de suspension du sit-in jusqu’à nouvel ordre en attendant que le problème ne soit résolu», a-t-il soutenu.
Selon les estimations de la FEMAPH, ils sont plus de 600 diplômés handicapés au Mali.
«On veut le recrutement de l’ensemble de ces 600 diplômés à la Fonction publique», note M. DIARRA, pour qui cette doléance n’est pas au-dessus des moyens de l’Etat. «C’est juste une question de manque de volonté politique», a-t-il déploré.
«Nous savons qu’il y’a eu des recrutements plus que ça qui concernent d’autres corps, d’autres secteurs. Des éléments des groupes armés, estimés à plus 1 500 personnes viennent tout de suite d’être intégrés dans la Fonction publique. Donc, pourquoi pas nous aussi, c’est pratiquement une justice à double vitesse. Nous sommes des personnes handicapées et nous avons des droits qui nous ont été conférés, accordés par des conventions internationales, par d’autres textes dont notre gouvernement a ratifié», a-t-il martelé.
Quant à Mme SY Kadiatou SOW, présidente de l’Association ADEMA, elle a condamné la répression de la manifestation du lundi 11 mars dernier.
«Je n’ai pas apprécié la répression de la marche. En tant que démocrate il fallait que j’apporte ma solidarité aux personnes en situation handicap. Je suis venue les encourager à poursuivre leur lutte. Je pense que c’est une bonne chose d’accepter d’aller vers le dialogue en espérant qu’ils obtiendront satisfaction partielle ou totale à leurs revendications. En tout cas, je pense qu’il n’est pas normale qu’on continue d’interdire les manifestations dans les rues de Bamako, ce n’est pas du tout normal», a-t-elle critiqué.
Par Abdoulaye OUATTARA et
Joseph Marie DAKOUO (Stagiaire)
Source: info-matin