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Report des élections présidentielles: Faut-il croire aux raisons avancées ?

En tout  cas,  bon nombre  des   maliens  sont  entre  la frustration  et l’étonnement suite  au  report  des  scrutins  présidentiels annoncé par le ministre de tutelle,  Colonel Abdoulaye  Maiga.  Ce dernier,  qui a avancé  des raisons techniques ayant  empêchées   la tenue  desdits  scrutins    ne semble   pas  convaincre  l’opinion  nationale  dont   certains  craignent   non seulement,    un  autre  bras  de  fer  avec la CEDEAO  mais  aussi,   soupçonnent  les  autorités  de la transition,  de vouloir   s’accrocher  à  tout  prix,   au pouvoir.

L’annonce du  report   des élections  présidentielles  prévues  pour  le 4 et 18  février  2024  est   finalement  passée   des   rumeurs   en  vérité  emmenant  les populations  à s’interroger sur  le  sort  qui attend  le  Mali.   Pas besoin  de  rappeler  les difficultés  de l’heure  encore  moins,  des conséquences  ayant  secouées  en un moment  donné,  l’économie nationale  suite aux sanctions  imposées  par  la  CEDEAO  et   l’UEMOA  car,  le Mali  étant  partie  prenante    n’arrivait  pas  à  s’inscrire   sous  les yeux  des  instances   sous régionales  dans  la   dynamique  de retour  à  l’ordre  constitutionnel.   Une fois qu’un  chronogramme  fixant  la fin de la transition à  24 mois avec  des élections  présidentielles,  a été  présenté  par  les  autorités  militaires  avant   d’être  acté  par la Communauté  économique  des États de l’Afrique  de  l’Ouest,   les maliens ont connu un timide  soulagement de leur   fardeau  économique  même  si d’autres  secteurs  ont  toujours  du mal à se remettre  sur  pied.   La  semaine  dernière,  le  ministre  de l’Administration  territoriale  a    annoncé  le report dit   “léger”   des élections  présidentielles  pour  des raisons  ” techniques”  dont   l’une  d’entre  elles,   évoquées  seraient   la  “prise  en  otage” de  la base de données  du recensement   administratif  à  vocation  d’état  civil  ( RAVEC)  par  le prestataire  IDEMIA, une  société  française.   Des  raisons  qui  n’ont  pas  pu convaincre  quelques   leaders  politiques   qui   estiment   par  ailleurs  que   la   confiscation  de  ces  ” données”   n’aurait  pas  pu empêcher  la tenue   des  élections  référendaires  passées.     Aussi,   ces   derniers  reprochent  aux  autorités  de  la   transition  de n’avoir pas  été  associé à  cette  décision  qu’ils   qualifient   de  “surprenante”  et   ” d’inquiétante”  pour   le  Mali.    Par  contre,  au-delà de   cet aspect   d’ordre   politique   surtout   de la  crainte  d’un  nouveau  bras de fer  avec  la CEDEAO,  plusieurs  observateurs   soupçonnent   un éventuel  maintien   des autorités  militaires,   au  pouvoir  depuis  plus  de 2 ans.    Pour  eux,  《rien  qu’en  voyant  les prétentions  qu’ils  ont  affichées   dans  leurs  actions  politiques   notamment,  celles  relatives  à   des  réformes  constitutionnelles  critiquées   suffiraient  à tirer  des  conclusions sur  la suite  du feuilleton  présidentiel  d’autant  que  les  contours  d’une  nouvelle  fixation  de  la  date  demeurent   toujours  inconnus  et  incertains.   Enfin,  notre  pays  n’a  plus  besoin  d’une  autre  crise   au point   de  l’embourber  dans  d’autres  difficultés   qui peuvent   être  évitées,   selon  certains  observateurs. Que l’on n’oublie pas qu’une autre crise risque   de    porter    préjudice  à  son  développement   socio-économique   et  à  son  intégration   sous régionale.

   Yacouba   COULIBALY

L’Alternance

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