Au lendemain du report des élections locales et régionales du 17 décembre par le Gouvernement, le principal parti politique de l’opposition, à savoir l’Union pour la République et la Démocratie(URD), a organisé une conférence de presse. Objectif : prendre à témoin l’opinion nationale et internationale de l’amateurisme et du pilotage à vue du Gouvernement vis-à-vis du processus électoral. C’était au siège du parti, à Badalabougou, sous la présidence du premier vice-président, Pr Salikou Sanogo. Il avait à ses côtés le vice-président Kalilou Samaké, le secrétaire général adjoint, Daouda Touré, le secrétaire chargé à la communication, Me Demba Traoré, et le secrétaire chargé des TIC, Modibo Camara.
Fidèle à son devoir d’informer, le parti de la poignée de mains, en organisant cette conférence de presse, a voulu fustiger la démarche du gouvernement dans la gestion des élections des conseillers communaux, de cercle, de région et du district de Bamako. En effet, les élections des conseillers communaux concernaient 59 communes des régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, et Kidal dans lesquelles le scrutin du 20 novembre 2016 n’a pu se tenir. Il a été enregistré 2056 candidats pour les élections des conseillers communaux, 6603 candidats pour celles des conseillers de cercle et 1083 pour lesélections des conseillers de région et du District.
D’entrée de jeu, Pr Salikou Sanogo a noté que l’URD était en compétition dans le district de Bamako, dans 7régions sur 8(à l’exception de Kidal) 44 cercles sur 49 et 35 communes sur les 59. Il a accusé la majorité présidentielle qui avait auparavant exigé à hue et à dia l’organisation de ces élections avant la fin de l’année. Le premier vice-président de l’URD a ensuite fustigé la décision du Gouvernement de reporter ce scrutin au motif qu’il ne sera pas inclusif.
Sur ce point, il a affirmé que le Premier ministre avait publiquement annoncé, il y a quelques jours, que toutes les conditions étaient réunies pour la tenue desdites élections. Selon Salikou Sanogo, l’URD a pris acte de cette décision que tout le monde subodorait à l’impréparation des scrutins et aussi et surtout à la réticence des groupes armés que le Gouvernement a échoué à convaincre.
C’est pourquoi, le conférencier a soutenu que : « l’attitude du Gouvernement révèle au grand jour son amateurisme, son incompétence et son incapacité à organiser des élections d’une part, son mépris vis-à-vis des Maliens et sa volonté manifeste de nuire aux candidats par la dilapidation de leurs maigres ressources d’une part ». A ses dires, en application de l’article 79 de la loi électorale, 39.458.000 FCFA ont été payés par les candidats entre les mains du receveur du Trésor et plus de 7.000.000 FCFA pour l’obtention des casiers judiciaires. Il a indiqué que l’URD prend date avec l’histoire et tient le Gouvernement pour responsable de tous les désagréments que cette situation chaotique causera à nos braves populations déjà meurtries et abandonnées.
Et Salikou de déclarer que « l’URD estime qu’aujourd’hui, de tout ce qui précède, le ministre de l’Administration territoriale, qui a brillé par son incompétence et son incapacité à exécuter correctement sa mission, doit démissionner ». Selon lui, à ce stade du processus électoral, son parti, l’URD, exige du Gouvernement la tenue des élections en 2018 suivant un chronogramme clair et précis. A cet effet, il a proposé des mesures en amont du processus, pendant et après le vote.
A cette occasion, Me Demba Traoré a précisé qu’on ne vient pas au pouvoir pour verser des larmes de crocodile, mais plutôt pour trouver des solutions aux problèmes.
Il a fait comprendre que dans la mesure où le processus n’est pas allé au bout, les partis ont la possibilité juridique de réclamer le remboursement des fonds versés au receveur du Trésor au titre des élections reportées en 2015 et 2017. Répondant à une question des confrères, Pr Salikou Sanogo a souligné que l’URD mettra tout en œuvre pour que se tienne la présidentielle de 2018 afin que le Mali puisse éviter le chaos. Car, selon lui, la survie du Mali dépend de la tenue des élections de 2018. Pour ce faire, il a lancé un appel pressant au peuple malien de rester mobilisé et vigilant face à un régime qu’il dit être aux abois.
Jean Goïta
La Lettre du Peuple