Répertorier tous les chefs de village, de fraction et de quartier de notre pays, c’est le pari que le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (Cri 2002) s’est fixé comme objectif. Pour cela, l’ONG a entrepris depuis 2012 une enquête qui a couvert les Régions de Ségou, Mopti, Sikasso, en plus du District de Bamako.
Pour partager ce gigantesque travail avec l’opinion publique, Cri 2002 a initié une rencontre de restitution avec les médias samedi dernier. La rencontre était animée par son président, Dr Abdoulaye Sall qui était à l’occasion, accompagné de toute son équipe.
Dans la salle, plusieurs patrons de presse et journalistes étaient présents. L’objectif de l’étude, selon le conférencier, est d’aider les chefs de village, fraction et quartier à veiller sur l’application des lois et règlements de la République au sein de leurs communautés et contribuer, du coup, à la mobilisation des ressources au niveau des Collectivités territoriales. Ils pourront ainsi «prévenir» et «gérer» les conflits au sein de leurs communautés.
Dr Salla a rappelé cette analyse de l’ancien président de la République, Modibo Keïta : «le village est, chez nous, la cellule de départ et c’est la vitalité de cette cellule qui engendrera la vitalité de la nation toute entière. En effet, aucun régime ne peut être viable s’il ne se repose pas sur le village».
Sur les 13.000 chefs de village, fraction et quartier que compte notre pays, 5.000 ont été répertoriés grâce à l’enquête, a-t-il révélé. «L’enquête a permis de savoir que, sur 10 chefs de village, seulement 3 ne disposent pas de décision de nomination», a commenté le président de CRI 2002.
Les informations disponibles dans le rapport de l’enquête concernent non seulement le statut du chef de village mais aussi son degré d’implication dans la gestion des affaires publiques locales et nationales. La loi n°06-023 du 20 juin 2006 relative à la création et à l’administration des villages, fractions et quartiers, en son article 12, dispose que :«le chef de village, fraction et de quartier est chargé, dans le cadre du maintien de l’ordre public et de la protection civile, de prendre les mesures conservatoires. En cas de calamité ou de troubles, il avise le maire et prend toutes les mesures nécessitées par la circonstance. Pour exercer ce droit, il doit disposer d’un droit de décision de nomination».
Cette enquête a couvert les Régions de Sikasso, Ségou, Mopti et le District de Bamako avec ses six (6) communes et soixante sept (67) quartiers, précise Dr Sall qui a invité le gouvernement à prendre le relais.
Amadou B. MAIGA
Source: Essor