La clé de répartition du Conseil national de transition fixée par décret N°2020-0143/ PT-RM du 09 novembre 2020 pris par le Président de la transition, Bah N’DAW, fait couler beaucoup d’encre et de salives au sein de la classe politique. Dans cette clé de répartition du CNT, on constate que les forces de défense et de sécurité détiennent 22 sièges suivies des partis politiques avec 11 postes, la société civile qui obtient 9 postes, du M5-RFP qui possède 8 sièges. Contactés par le Républicain, hier, mardi 10 novembre 2020, dans l’après-midi, les leaders politiques maliens ont fait des commentaires sur cette clé de répartition du CNT. Pendant que certains sont insatisfaits, d’autres parlent du mépris et de la marginalisation. Lisez la réaction de la classe politique sur le décret fixant la clé de répartition du CNT !
* Moussa Mara, ancien premier ministre du Mali, président du Parti Yelema (Le changement) : «Nous voulons que les choses s’améliorent…»
Nous avons une réunion demain (ce mercredi 11 novembre 2020) sur la clé de répartition du CNT. A la suite de cette réunion, on va communiquer. Mais nous ne sommes pas des chercheurs de postes. Nous voulons que les choses s’améliorent et notre position va dans ce sens, comment faire pour que nous ayons une transition sans problème.
* Housseini Amion Guindo, ancien ministre, président de la CODEM qui parle en son nom personnel : «Ce décret infantilise et méprise la classe politique et même toute la société malienne »
Pour nous, ce n’est pas plus ou moins qu’un mépris vis-à-vis de la classe politique et même des autres. Imagine, dans la clé de répartition, on attribue 11 sièges aux partis politiques alors qu’il y a plus de 200 partis politiques au Mali. Et on dit que sous 48 heures, il faut que les partis politiques envoient 22 noms. Cela veut dire que tous les partis politiques doivent s’asseoir et s’accorder sur 11 ou 22 noms. Après tout cela, ce sont eux qui vont choisir 11 parmi les 22 noms. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Le CNT est un organe représentatif et non technique. Son objet est la représentativité pour que les décisions qui y seront prises soient partagées par l’ensemble des couches sociopolitiques du pays. C’est nous qui choisissons nos représentants, mais ce n’est pas à quelqu’un de choisir d’autres qui vont nous représenter. Je pense que c’est un mépris. Le dernier choix revient à eux comme si c’était une nomination. Ce décret infantilise et méprise la classe politique et même toute la société malienne. Je me réserve le droit de ne pas reconnaître le CNT et les décisions qui y seront prises. Et je lance un appel à la classe politique au sursaut.
* Me Demba Traoré, ancien ministre, secrétaire à la communication de l’Union pour la République et la démocratie (URD), membre du FSD et du M5-RFP : « C’est une clé de répartition qui ne satisfait pas les doléances du M5-RFP »
Demain (ce mercredi 11 novembre 2020), il y a une réunion du FSD (Front pour la sauvegarde de la démocratie) autour de cette question. Mais c’est une clé de répartition qui ne satisfait pas les doléances du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques). Souvenez-vous que le M5-RFP avait demandé le quart du CNT, c’est-à-dire 30 sièges ou plus. Au lieu de cela, je crois qu’ils ont attribué 8 sièges au M5-RFP. Cela ne satisfait pas aux revendications formulées par le M5-RFP.
*Djiguiba Keïta dit PPR, ancien ministre, secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale (Parena) : « La marginalisation de la classe politique continue »
Je dis une seule phrase par rapport à cette clé de répartition du CNT : la marginalisation de la classe politique continue.
Propos recueillis par Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain- Mali