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Rentrée littéraire 2020 au Mali : Des écrivains se prononcent sur la problématique des indépendances en Afrique

Cette rentrée est un grand évènement au Mali. Elle est célébrée dans la région de Sikasso, Tombouctou, Djenné ainsi qu’à Bamako, la capitale.

La 12e édition de la Rentrée littéraire du Mali s’est tenue du 18 au 22 février 2020. En marge de la Rentrée littéraire, un débat sur l’Afrique indépendante a eu lieu le vendredi dernier à l’Institut Français sous le thème : L’Afrique Indépendante, 60 ans après : récits nationaux en panne ?

Les intervenants qui ont pris part à ce débat sont : M. Mbarek Beyrouk, Ecrivain mauritanien, journaliste ; Mme Alima Madina, Ecrivaine congolaise, professeur de philosophie ; et Bernard Salvaing, Professeur d’Histoire contemporaine. Le débat était modéré par Mme Ramata Diaouré, Journaliste et secrétaire de rédaction au Journal du Mali.

Selon Bernard Salvaing, « Plusieurs choses se sont passées. Je ne vais rien inventer. C’est assez soudain et imprévu à la fois pour une jeunesse. On est tombé dans un monde nouveau avec la colonisation de Kadhafi qui remonte à 1945. Sur le plan économique aussi, on entre dans un type de colonisation nouvelle pour un monde nouveau qui va commencer. » À l’en croire, c’est à partir de cette année 1945 que plusieurs transferts financiers ont eu lieu entre les métropoles et les colonies. « Il y a une idée intéressante qui est à noter », indique-t-il, avant de préciser que l’indépendance politique de 1960 a sans doute été un moment phare, mais qu’un monde nouveau a émergé dans les trains de 1945.

Face à cette situation, Mbarek Beyrouk rappelle tous les mouvements qui ont animé les sociétés pour l’acquisition des indépendances. Une fois la cause gagnée, souligne-t-il, les indépendantistes ont été rejetés. « Il nous faut un réveil de conscience et je pense essentiellement que la véritable indépendance est à conquérir », indique-t-il. À l’en croire, les pères des indépendances africaines ont failli.

Mme Alima Madina est de même avis que Beyrouk. Les indépendances économiques et politiques sont à conquérir, les colons sont partis, mais la réalité est triste parce que petit à petit nous constatons qu’il y a toujours une mainmise de l’occident ou des colons sur les peuples et les dirigeants d’Afrique, estime-t-elle.

Selon l’écrivaine congolaise, il est très difficile d’être un écrivain engagé en Afrique alors que d’une manière ou d’une autre la littérature vous jette dans le combat, peu importe la cause que vous défendez, a-t-on appris de Jan Paul Sartre. À l’en croire, les écrivains interpellent les problèmes de leurs sociétés, car ils ne sortent pas du néant, mais d’une société et d’un peuple.

Les intellectuels africains doivent faire un effort et les Africains doivent se remettre en cause, se ressaisir, car il n’y a pas en nous l’amour du prochain. On doit tracer une voie aisée afin que nos enfants et petits-enfants puissent avoir un avenir appréciable.

Oumou Kouttoum Cissé

Source: Journal le Pays- Mali

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