La salle de conférence de la Cour suprême a abrité les travaux de la rentrée judiciaire 2021-2022, le jeudi dernier. Les travaux étaient présidés par le président de la transition, chef de l’État, chef suprême de la magistrature.
L’édition de cette année a pour thème “le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux au cœur des préoccupations”
Cet important rendez-vous a été une occasion pour son Excellence, le colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’État de réitérer une fois de plus son engagement et son soutien à la famille judiciaire de notre pays. L’audience solennelle de la Rentrée des Cours et Tribunaux du Mali, session 2021-2022, s’est déroulée dans une bonne ambiance entre la famille judiciaire avec à sa tête le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Mamadou Kassogué et le patron de la transition.
Le choix de ce thème n’est pas fortuit a déclaré le Président de la juridiction mère, Wafi Ougadèye. Cette orientation annuelle de la famille judiciaire est en phase avec l’engagement des Autorités de la Transition pour une gouvernance vertueuse, a précisé pour sa part le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Mali, Moustapha Cissé.
En outre, le blanchiment des capitaux est un phénomène des crimes qui affaiblit l’État et freine son développement, a martelé le rapporteur des magistrats, Dr. Modibo Sacko. Ces phénomènes n’épargnent pas le Mali. Il poursuit en disant qu’il faut un réel combat à son encontre. Le rapporteur à la justice invite les magistrats à sévir contre le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux. Pour Dr Sacko, il revient à cette même justice de faire des propositions pertinentes aux autorités dans le but d’assurer une répression efficace de ces fléaux.
Selon les précisions du Procureur général de la République, Mamadou Timbo, « pour réussir ce challenge, il faut doter la justice des moyens adéquats qui lui permettront de bien mener la mission à elle assignée avec la rigueur ».
Président de la Transition reste convaincu qu’il n’y a pas « d’État fort sans justice forte ».
Le colonel Assimi Goïta s’est engagé à finaliser la construction du siège de la Maison de l’avocat déjà en chantier. Cette construction du futur siège de la Maison des Avocats du Mali doit coûter 790 millions de FCFA . Un geste qui a été apprécié par le barreau malien.
Le Président Goïta a également mis l’accent sur les conséquences de l’expansion du terrorisme sur la stabilité de notre pays avant de préciser que « tous les capitaux blanchis ne proviennent pas forcément du terrorisme ».
Selon le Chef de l’État, il convient de s’attaquer aux sources véritables de financement de cette activité lucrative. Et, « l’une des meilleures méthodes pour vaincre ce mal à la racine serait sans nul doute de renforcer l’arsenal juridique dans le but d’étouffer, à la fois, le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux qui en découle», a suggéré le Président du Conseil supérieur de la Magistrature, avant de déclarer que : « Pour mener à bien ce combat, la mise en place et le renforcement d’un cadre institutionnel et juridique approprié sont obligatoires ». Poursuivant son intervention, le Président de la Transition a jugé important d’attirer l’attention de tous sur « la responsabilité collective dans ce processus ». La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme doit se mener à tous les niveaux.
Les magistrats, quant à eux, rassurent leur autorité supérieure quant à leur détermination à lutter contre la corruption tout en invitant les collectivités à s’inscrire dans la même dynamique.
« C’est avec un grand plaisir que les membres de la Cour ont accueilli cet événement important pour la République», a indiqué le Président de la Cour suprême, dans ses mots introductifs, tout en soulignant que la tenue de ce « rendez-vous annuel » est une marque de considération du Chef de l’État à l’endroit du pouvoir judiciaire. Tous les Maliens doivent converger vers un seul but : le triomphe du civisme, a expliqué le Procureur qui estime que le règne du « Mali Kura » doit passer aussi par le civisme. Une nouvelle mentalité et une nouvelle citoyenneté doivent servir de socle au nouveau Mali, a-t-il précisé
La cérémonie a enregistré la présence de plusieurs hautes des ministres, des présidents des institutions de la République et d’autres personnalités. « L’heure n’est plus aux discours, mais aux actes. Agissons donc pour la survie du Mali », c’est en ces termes que le Président Goïta a déclaré ouvertes cette année judiciaire.
Rappelons que cette rentrée judiciaire 2021-2022 s’est tenue au moment où se tient la 2è session de la Cour d’assise spéciale sur les crimes économiques à la Cour d’appel de Bamako. Cela dénote l’engagement sans faille des autorités à redorer le blason de la justice.
Seydou Diamoutené
Source: Journal 22 Septembre- Mali