La 13e édition des Rencontres de Bamako/Biennale africaine de la photographie est prévue du 8 décembre 2022 au 8 février 2023 sous le thème “Maa ka maaya ka ca a yèrè kônô” (les personnes de la personne sont multiples dans la personne). Cette annonce a été faite par Cheick Diallo, le délégué général de la Biennale, le lundi 19 septembre 2022 au Musée national à la cérémonie de lancement de l’événement, placée sous la présidence du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo.
Le délégué général des Rencontres de Bamako a placé la cérémonie de lancement de l’événement sous le sceau de l’espérance, car, pour lui, elles sont un rendez-vous unique sur le continent africain, qui célèbre, de façon biennale, le monde par le prisme de l’image et à travers le regard des photographes africains. Il n’a pas manqué d’attirer l’attention sur les difficultés qui jalonnent l’organisation de la manifestation.
“La Biennale africaine de la photographie de Bamako va se retrouver avec elle-même, à partir du 8 décembre 2022, pour continuer de mettre dans la lumière ceux qui, avec justesse et créativité, regarde le monde à travers l’ombre et la lumière. En le disant, je veux mesurer, d’entrée de jeu, les difficultés qui jalonnent l’organisation de cette édition sanctionnant 28 années d’existence des Rencontres. Ces difficultés sont connues en grande partie. D’abord, la situation politique et géopolitique du Mali et ensuite, la pandémie de Covid-19, qui nous aura contraints à un premier report de l’évènement. Cependant, la Biennale de la photographie africaine se devait de transcender les défis pour s’offrir, encore plus belle, aux professionnels, aux amateurs, aux critiques de la photographie africaine mais au-delà pour créer, comme il en est sa vocation depuis toujours, un espace de rencontres des arts”, a-t-il dit.
L’association “Rencontre des arts” veut porter une vision nouvelle pour la Biennale en continuant d’en faire le plus grand espace de rencontres de la photographie africaine mais aussi un des évènements les plus populaires au Mali.
“Partant du principe que le monde vous accepte si vous vous acceptez vous-même, nous œuvrerons à faire des Rencontres de Bamako, le point cardinal de l’agenda des professionnels de la photo, des amateurs de cet art. Par contre, le défi résidera dans notre capacité à créer un lien entre toutes les disciplines des arts contemporains lors de ces Rencontres. Et, notre grande satisfaction sera de constater que les populations locales se sont approprié l’ensemble du programme qui leur sera soumis. La gouvernance, en d’autres termes, insistera sur la diversification des partenariats tout en consolidant, sur des bases révisées et transparentes, les partenariats naturels et anciens de la Biennale”, a-t-il informé. Il a salué la longue coopération avec la France et particulièrement l’Institut français, qui aura permis de porter cet évènement majeur du continent africain.
Il a donné des garanties quant à la vision artistique qui sera donnée à cette 13e édition. Cette première vision se situe au niveau du thème de la 13e édition qui campe ce décor : “Maa ka Maaya ka ca a yèrè kônô”.
Ce thème invite les artistes, les conservateurs, les universitaires, les militants et les personnes de tous horizons à réfléchir collectivement à ces multiplicités d’être et de différences, à dépasser la notion d’être unique et à embrasser des identités composées, stratifiées et fragmentées, ainsi que des compréhensions multiples, complexes et non-linéaires de l’espace et du temps.
Pour la bonne organisation de l’événement, un accent est mis sur la nécessité de nouer des partenariats divers et solides. C’est ainsi qu’il a invité tous les partenaires de l’art, de la photographie, de l’Afrique et du Mali à accompagner l’évènement pour en faire un moment unique de projection d’une vision de l’art pour l’Agenda 2063 de l’Union africaine. A ces partenaires qui continuent le chemin avec la Biennale africaine de la photographie, il a cité l’Union Européenne, le Maroc et tant d’autres.
Malgré le contexte difficile, une forte demande de participation à cette 13e édition est observée. Près de 75 personnalités artistiques du monde de l’art africain ont été invitées à contribuer à la multiplicité de cette édition. Il a salué l’ensemble des équipes dédiées à l’organisation de l’événement. Il a particulièrement insisté sur la collaboration avec le directeur artistique Bonaventure SohBejeng Ndikung et l’équipe de commissaires Akinbode Akinbiyi (artiste et commissaire indépendant), Meriem Berrada (directrice artistique, Macaal, Marrakech), Tandazani Dhlakama (commissaire adjointe, Zeitz Mocaa, Cape Town), et Liz Ikiriko (artiste et commissaire des collections et chargée de médiation à la galerie d’art de l’Université York, Toronto).
Il a espéré attendre une mobilisation de l’ensemble du Mali, à commencer par les professionnels de la photographie, l’administration de la culture et surtout la presse nationale, pour donner à cette vitrine inédite de notre pays toutes ses chances de présenter le Mali sous ses plus beaux atours.
Siaka Doumbia