Emmanuel Macron est arrivé en Russie hier où il a rencontré son homologue Poutine. Officiellement, il veut « peser » de tout son poids pour éviter une escalade entre l’OTAN et la Russie sur le dossier ukrainien. Mais personne n’est dupe.
Les deux hommes ont également abordé la question du Mali. Là aussi, certainement pour prier la Russie d’arrêter son soutien à Assimi Goïta et son gouvernement qui ont décidé de combattre les djihadistes en s’appuyant non plus sur la France jugée inutilement budgetivore et inefficace, mais sur la Russie de Poutine apparemment plus efficace quoique son soutien ne soit pas gratuit.
Comme pour donner raison à Assimi Goïta dont le gouvernement accuse la France de nuire à leur pays, Emmanuel Macron a voulu faire voter des sanctions à l’ONU contre le Mali. Heureusement, la Chine et la Russie l’en ont empêché.
Et voilà que notre ami Macron prompt à brandir la chicotte en Afrique, court négocier la paix avec Poutine. Pourtant, au début de la crise ukrainienne, c’est bel et bien la France de Macron qui, se prenant pour le porte-parole de toute l’Europe, annonçait partout que la Russie s’exposerait à de graves sanctions européennes si elle envahissait l’Ukraine. Cette même France de Macron a été très prolixe sur le dossier Malien, distillant menaces par-ci et injures par-là.
Emmanuel Macron est arrivé en Russie hier où il a rencontré son homologue Poutine
Disons-le tout net! Ce sont la France et son bras séculier la CEDEAO qui ont décrété les sanctions inhumaines et potentiellement dégradantes contre les Maliens. Ils auraient fait la même chose avec le Burkina Faso n’eut été la force de l’opinion de la jeunesse africaine opposée au néocolonialisme.
En fait, la France institutionnelle n’est puissante que lorsqu’il s’agit de s’imposer aux petits pays africains qu’elle continue de considérer comme des territoires lui appartenant toujours. Or, ses dirigeants, à l’instar d’Emmanuel Macron, perdent leurs verbes face à des puissances telles la Russie et la Chine. J’allais même dire qu’hier, Emmanuel Macron a tremblé de peur devant Poutine.
KEAN ZOH SYLVAIN
Source: afriksoir