« Nous ne sommes pas contre nos langues maternelles, mais nous devons dire que la langue française nous permet de mieux communiquer en toute liberté ». Ces propos sont de Alima Madima, écrivaine et professeure de philosophie, originaire du Congo Brazzaville.
Selon cette écrivaine, la langue est un produit du logos et de la société. Le désir de créer est, selon elle, un travail exercé par la conscience, l’entendement. À l’en croire, ce désir d’écrire ne vient pas en langue nationale, mais en langue officielle qui est le français.
Au cours de cette table ronde, les panélistes ont fait état de plusieurs difficultés qui pourraient surgir lorsqu’il s’agit de publier des livres dans les langues nationales. C’est ce qui explique ces propos de Mbarek Beyrouk, écrivain et journaliste au cours de cette cérémonie : « Je suis Franco script et non francophone. » Celui-ci reconnait tout de même qu’un écrivain a tout à fait le droit, pour le développement de ses langues maternelles, de les travailler en les utilisant comme dialecte d’écriture. Mais ce droit ne peut en aucune manière le priver de celui d’écrire dans d’autres langues, a-t-il expliqué. À l’en croire, il ne sent aucune gêne à utiliser la langue française comme véhicule. Dans la même lignée, Alima Madina soutient que « La langue française est une nécessité ». Car « Ma langue maternelle ne me permet pas de bien sceller ma réflexion. » À ses dires, il lui sera difficile de rendre ses histoires dans sa langue nationale, le Kenyan-Rwanda.
Outre cela, des difficultés peuvent survenir en ce qui concerne l’édition et la distribution du livre, a-t-elle précisé.
Selon Joseph Ndwaniye, écrivain et infirmier belge d’origine rwandaise, en décidant d’écrire dans les langues maternelles, « il faudrait s’assurer d’une fédération autour de soi sinon en tant que pionnier, on risque de ne pas trouver un éditeur », a-t-il expliqué.
Fousseni TOGOLA
Source: Journal le Pays- Mali