Après la cérémonie protocolaire, le colonel Mamadou Sougouna, conseiller technique au ministère de la Sécurité et de la Protection civile, a présenté les différentes caractéristiques de la nouvelle carte. Selon lui, la gestion des données de l’identité des Maliens est un enjeu fondamental pour la nation et pour chaque personne à titre individuel. “L’identité légale confère en effet à l’individu une existence juridique et la possibilité de jouer son rôle social attaché à la citoyenneté”, a-t-il ajouté.
Conscient de cette nécessité, dira-t-il, les autorités du Mali ont institué depuis 2009, à travers le Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec), une base de données nationale biométrique. Et d’ajouter que l’enrôlement dans cette base donne accès à un Numéro d’identification national unique (NINA) dont la vocation est de garantir l’identité juridique du citoyen. A l’en croire, la base de données du Ravec constitue à ce jour un référentiel national de données sécurisées sur l’identité des Maliens aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Car, elle sert d’ailleurs de source fiable pour la constitution du fichier électoral et sa mise à jour, depuis les échéances électorales de 2013 et constitue le socle principal du chantier de consolidation et d’assainissement de l’écosystème national de l’identité.
Arrimage des bases de données sectorielles à la base de données du Ravec
A l’entendre, l’arrimage des bases de données sectorielles à la base de données du Ravec est un objectif de premier plan pour assurer une cohérence et une interopérabilité entre les sous-systèmes d’identification des citoyens. “C’est ainsi que le ministère de la Sécurité et de la Protection civile avec l’appui du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a décidé de partir de la base de données du Ravec pour produire la carte nationale d’identité biométrique sécurisée afin que chaque citoyen puisse avoir son numéro Nina sur sa carte conformément à la loi n°06-040 du 11 août 2006 portant institution du Numéro d’identification nationale des personnes physiques et morales”, a précisé le colonel Sougouna.
Aussi, poursuivra-t-il, ce procédé permettra d’avoir un lien entre les différents documents d’identité (carte nationale d’identité, passeport) et la base de données du Ravec. Dans la perspective des prochaines élections, les autorités de la Transition se sont engagées à construire la stabilité durable du pays sur le choix démocratique des représentants du peuple. Ainsi, chaque citoyen doit pouvoir participer à l’expression du suffrage en exprimant librement son choix.
La CNIBS, l’unique document d’identification
A ses dires, pour atteindre cet objectif, il a été retenu de mettre en place un dispositif sécurisé et moderne reposant sur la carte nationale d’identité biométrique sécurisée arrimée au Nina qui constitue un document adéquat au regard des garanties d’inviolabilité qu’elle présente. “La carte nationale d’identité biométrique sécurisée est l’unique document d’identification, elle remplace la carte Nina, la carte d’électeur, la carte d’identité classique et la carte consulaire. Elle est sécurisée, personnelle et incessible”, a-t-il renchéri. Pour cette première phase, dira-t-il, tous les Maliens âgés d’au moins 18 ans recevront leurs cartes nationales d’identité biométriques sécurisées gracieusement offertes par l’Etat. Cette carte d’identité biométrique sécurisée est commune à l’ensemble des Etats-membres, sous la forme d’un titre aux caractéristiques techniques communes (spécifications Cédéao-OACI) et conformes aux recommandations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) en matière de documents d’identité et de voyage. D’après le colonel Sougouna, l’objectif visé est de promouvoir la mobilité intra régionale tout en offrant un titre sécurisé permettant de lutter contre les trafics et migrations irrégulières, et de répondre aux enjeux de la lutte contre le terrorisme. Car, ladite carte certifie l’identité de son titulaire.
La première dotation de la CNIBS est gratuite
Pour lui, cette carte est délivrée aux citoyens maliens sur le territoire national et dans les représentations diplomatiques et consulaires du Mali.
Aussi, elle permet à son titulaire de justifier son identité dans les conditions définies par les textes en vigueur et de faciliter pour les services compétents l’exercice de leurs missions de recherche et de contrôle de l’identité des personnes. Et de poursuivre que la première dotation de la carte nationale d’identité biométrique sécurisée est gratuite pour chaque citoyen.
Toutefois, le renouvellement est payant. Il ajoutera que l’actuelle carte nationale d’identité reste valide, au maximum une année, après la délivrance des premières cartes nationales d’identité biométriques sécurisées. Toutefois, précisera-t-il, ce délai peut être prorogé par un arrêté du ministre chargé de la Sécurité. Il a également noté que les anciennes cartes nationales d’identité et consulaires, et la carte Nina sont remises aux autorités compétentes lors de la délivrance de la nouvelle carte nationale d’identité biométrique sécurisée.
“L’entrée en vigueur de la carte nationale d’identité biométrique sécurisée met fin à la production et à la délivrance de la carte du Numéro d’identification nationale (Nina), la carte d’identité nationale et la carte consulaire. La carte nationale d’identité biométrique sécurisée remplace de plein droit la carte du Numéro d’identification nationale (NINA), la carte d’identité nationale et la carte consulaire”, a martelé le colonel Sougouna.
A l’en croire, le processus de mise en œuvre du projet de carte d’identité biométrique au Mali a connu beaucoup de retard à cause du contexte socio-politique et sécuritaire. Donc, il a fallu l’implication des plus hautes autorités de la Transition pour que ce jour soit. “C’est donc le lieu de les remercier pour leur engagement patriotique au profit de nos populations. Le processus de remise de la CNIBS se fera de manière sécurisée avec une tablette appropriée et différents moyens sont mis à disposition pour connaitre le lieu de retrait de sa carte”, a-t-il conclu. Après cette présentation des différentes caractéristiques de la nouvelle carte, le colonel Maïga et ses collègues ont procédé à la remise symbolique des cartes d’une vingtaine de personnes sélectionnées pour la circonstance.
Boubacar Païtao