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Religion : Mohamed et l’Etat coranique

Louange à Allah (SWT) et hommage au Prophète Mahomet (PSL), telle est la quintessence de la contribution du Pr Cheick Tahirou DOUCOURE, islamologue basé à Dakar, au Sénégal, intitulée « Mohamed et l’Etat coranique ». Tout y passe au peigne fin, de la fondation de l’islam à son développement sous-jacent, tour à tour : l’unicité de Dieu, son omniscience et son omnipotence ; la double face de Mahomet (psl), à la fois mortel et messager pardonneur et non conquérant ; le pacte social et politique comme socle de l’Etat coranique fondé sur la coexistence pacifique et la liberté de foi, et guidé par les principes d’équité, de justice et d’auto-défense. Quant au pouvoir temporel des humains, Dieu le donne à qui Il veut, quand Il le veut et comme Il le veut. C’est la démonstration faite avec brio par le Pr DOUCOURE dont nous vous proposons, ci-dessous, la contribution référée, ci-dessus, au sujet de la religion parachevée pour le salut et le bien de l’Humanité elle-même, pour ici-bas et l’au-delà.

Seydina Omar Diarra (journaliste malien)

Mouhamed ET L ’état coranique
Dis : « je ne suis qu’un être humain comme vous. Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique ! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur. »
Sourate 18, Al-Kahf, la caverne, V 110
Dis : « Ô ! Allah, Maître de l’autorité absolue. Tu donnes l’autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l’autorité à qui Tu veux ; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est entre Ta main et Tu es Omnipotent. »
Sourate 3, Al-Imran, La famille d’Imran, V 26
Dis : « Que vous cachiez ce qui est dans vos poitrines ou bien vous les divulguiez, Allah le sait. […] »
Sourate 3, Al-Imran, la famille d’Imran, V 29
Dis : « Rien ne nous atteindra en dehors de ce qu’Allah a prescrit pour nous. Il est notre Protecteur. C’est en Allah que les croyants doivent mettre leur confiance. » Sourate 9, At-Tawba, le repentir, V 51
Dis à ceux qui ne croient pas : « Vous serez vaincus bientôt ; et vous serez rassemblés vers l’Enfer. Quel mauvais endroit pour se reposer !»
Sourate 3, Al-Imran, la famille d’Imran, V12
Dis : « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, » Allah vous aimera et vous pardonnera vos péchés. […]
Sourate3, Al-Imran, la famille d’Imran, V 31
Dis : « En vérité, ceux qui forgent le mensonge contre Allah, ne réussiront pas. »
Sourate 10, Yunus, Jonas, V 69

Ces sept ordres coraniques ci-dessus et révélés à Mouhamed (psl) englobent l’Univers et son contenu et le mot « DIS » se trouvant au début de chaque verset signifie « KHOUL » qui est composé de deux lettres : KHAF = 100 et LAM = 30 dont la somme des chiffres (100 + 30) est égale à 130 (cent trente) qui, multiplié par les seize stations universelles qui sont : l’âme, la chance, la fraternité, la paternité, le contrevenant, le souci, le mariage, la régression, le chemin, le pouvoir, l’espoir, l’adversité, la demeure, l’objectif, la balance et le terme, donne 2080 (deux mille quatre-vingt), chiffre qui enveloppe les 7 (sept) saints noms d’Allah (swt) suivants : Mou îzzou (Celui qui rend fier.) = 117
Mouzillou (Celui qui humilie.) = 770
Wârissou (L’Héritier) = 707
Khâdirou (Le Capable = 305
Madjîdou (Le Glorieux) = 57
Wahâbou (le Donateur) = 14
Alîyou (l’Elevé) = 110

La somme des chiffres (117+770+707+305+57+14+110) équivaut, également, à 2080 (deux mille quatre-vingt).C’est à partir de ces sept versets coraniques énoncés précédemment et leurs prescriptions ésotériques et exotériques que l’état coranique et ses institutions virent le jour comme nous allons les relater dans cette étude.Les prescriptions qui contiennent les lois et les jugements comprennent quatre chapitres :
1) Al hâkimou = le législateur qui décrète la loi.
2) Al houkoumou = la loi qui détermine le statut des actes de la personne responsable (Al moukalaf).
3)Al makh koûmou fîhi = la loi divine c’est-à-dire l’acte, ainsi, jugé, défini ou déterminé.
4)Al makh koûmou alèyehi = le sujet de la loi c’est-à-dire la personne majeure, responsable soumise à la législation divine.
Le bréviaire théophanique desdites lois est le Coran dans lequel Allah (swt) a dit en défiant les mécréants : « Dussent les hommes et les djinns s’unir pour produire un Coran pareil à cette prédication, ils n’y parviendraient pas même en se soutenant les uns les autres. »
Sourate 17, Al-Isra’n, le voyage nocturne, V 88
Ensuite, pour mieux définir la mission de Mouhamed (psl), à l’effet d’écarter toute équivoque vu qu’il est à la fois être humain et messager, voici l’ordre qu’Il lui a donné :« Dis : je ne suis qu’un être humain comme vous. Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique ! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur. »
Sourate 18, Al-Kahf, la caverne, V 110


Ce verset ci-dessus est d’autant plus important qu’il fut révélé pour éclairer la lanterne de ses interlocuteurs musulmans et non musulmans sur les actes résultatifs qui émanent de lui et mis sur son compte en tant qu’être humain par rapport aux actes causatifs qui sont des ordres provenant d’Allah (swt) et transmis par le messager. Durant les treize années mecquoises, le messager (psl) et la plupart des musulmans pratiquaient dans la clandestinité et les versets coraniques qui lui avaient été révélés étaient des promesses gérées par la foi.
Ce n’est qu’après l’émigration, en l’an 622, que l’état coranique fut fondé ensuite le messager et ses compagnons édifièrent la mosquée puis ils instaurèrent l’association de la fraternité (Al-mouakhâtou) entre les émigrés et les résidents. Après cela, ils rédigèrent le pacte social c’est-à-dire la constitution (Al-Wassikhâtou al idjitimâ iyatou) dans laquelle il est prescrit : « Les juifs gardent leur religion, les musulmans gardent leur religion, eux et leurs alliés. Celui qui transgresse les lois quels que soient sa généalogie et le rang social qu’il occupe sera sévèrement puni. »

Et voici, d’ailleurs, comment le Coran définit les rapports de coexistence entre les musulmans dans la société :
« Si deux groupes de croyants se combattent, faîtes la conciliation entre eux. Si l’un d’eux se rebelle contre l’autre, combattez le groupe qui se rebelle jusqu’à ce qu’il se conforme à l’ordre d’Allah. Puis s’il s’y conforme, réconciliez-les avec justice et soyez équitable car Allah aime les gens équitables. »
Sourate 49, Al-Hujurat, les appartements, V 9
Mais, aussi, voici comment le Coran spécifie la cohabitation entre musulmans et non musulmans dans la société :« Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables à ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. »
« Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes. »
Sourate 60, Al-Mumtahanah, l’éprouvée, V 8 et 9

A cette époque, la société médinoise était composée de trois tribus : les Banous Awsou dont le chef était Sa âdou Boun Mouhaze, les Banous Khadiaradj dont le chef était Sa âdou Ibn Oubâdata et les Al yahoudes (les juifs) dont le chef était Abdoulahi Ibn Oubèye qui était sur le point d’être couronné comme leur roi.
Mais, avec l’arrivée du messager et de la nouvelle religion, tout cela fut remis en cause et le projet de son intronisation fut écarté et l’Islam devint la religion officielle.


Depuis ce jour jusqu’au soir de sa vie, Abdoulahi Ibn Oubèye, malgré lui, priait avec les musulmans extérieurement, mais, intérieurement, saisissait toutes les occasions qui s’offraient à lui pour semer la division et la discorde dans les rangs musulmans. Raison ayant motivé qu’on le surnomma le leader des hypocrites (Ra issou al-mounafikhîna)
Et lorsque l’état coranique fut instauré à Médine, les mecquois se sentirent humiliés. Ainsi, ils se mirent à envoyer des escarmouches pour agresser les musulmans dans leur nouvel état. En persistant dans leur agression, l’ordre vint d’Allah (swt) à l’adresse des musulmans pour se défendre en ces termes : « Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) parce que, vraiment, ils sont lésés ; et Allah est certes Capable de les secourir. »
Sourate 22, Al-hadj, le pèlerinage, V39
Les musulmans devaient, maintenant, se protéger face aux attaques néfastes des mécréants et cela causa plusieurs conflits. Ainsi, il y eut la bataille de Badr, en l’an 624, au cours de laquelle les principaux notables quraichs qui, pendant treize ans, combattaient l’Islam, furent tués. Mais avant la confrontation, le messager (psl) s’adressa à Allah (swt) en ces termes : « Ô ! Seigneur ! Voici quraich qui fait sortir ses cavaliers en lançant un défi à Ton autorité, et en démentant Ton messager. »

A la bataille suivante, celle d’Ouhoud, en l’an 625, les musulmans décimèrent encore les cavaliers mecquois dont Tal Hatou Ibnou Abî Talhata et Sibâ ou Ibn Abdi Al Houzâ. Mais, avant la confrontation, le messager avait dit aux cinquante archers : « Protégez nos arrières et ne bougez pas. »
Quand ces derniers virent que les mecquois étaient en débandade et que les musulmans étaient en train de s’emparer de leurs biens, quarante d’eux désobéirent et allèrent se joindre aux musulmans pour ne pas rater le partage des butins. Quand Khâlid Boun Walid, le grand cavalier mecquois, et ses collègues virent cette faille, alors qu’au début du corps à corps, la victoire des musulmans était presque acquise, ils passèrent par derrière eux, en tuant les dix archers qui étaient sur place et attaquèrent le reste de la troupe. Les combattants musulmans, étant désorganisés, les mecquois en profitèrent pour les assaillir. Alors la victoire qui se profilait se transforma en défaite.
Ainsi, de nombreux musulmans furent tués dont Hamzatou, le grand héros, l’oncle du messager (psl) et Moushab Ibn Oumer qui était le porte étendard des musulmans. Même le messager (psl), à cette occasion, fut blessé sévèrement et il perdit beaucoup de sang. Et ce fut la seule bataille que les musulmans perdirent pendant les vingt-trois ans de la révélation.
Après la bataille, ceux qui avaient désobéi furent sévèrement critiqués par le Coran en ces termes : « Allah a tenu Sa promesse envers vous quand, par Sa permission, vous les tuiez (les mecquois) sans relâche jusqu’au moment où vous avez fléchi, où vous vous êtes disputés à propos de l’ordre donné et vous avez désobéi, après qu’Il vous eut montré (la victoire) que vous aimiez ! Il en était parmi vous qui désiraient la vie d’ici-bas (ceux qui ont désobéi pour rejoindre les musulmans pour les butins) et il en était, parmi vous qui désirez l’au-delà (ceux qui ont obéi à l’ordre donné par leur messager). […]»
Sourate 3, Al-Imran, la famille d’Imran, V152

On voit, par-là, qu’une équipe a beau être efficace mais si des ambitieux et des hors-la-loi s’y infiltrent les innocents ne seront pas épargnés.
Arrivé à la Mecque, Abou Sofiane qui dirigeait la bataille fut accueilli par des huées et des railleries et les mécontents le blâmèrent en ces termes : « Ce que vous appelez victoire est dû à une faille dans l’armée musulmane et, en plus, nous avons perdu nos principaux héros.»
Par la suite, les coalisés, les quraichs, les khatafanes, les hawazines et fazâras se rassemblèrent, en l’an 627, pour assiéger et exterminer les musulmans dans leur propre ville.
Après cela, les juifs médinois qui avaient signé le pacte d’assistance mutuelle avec le messager (psl) lorsqu’ils virent les coalisés venir avec des moyens colossaux, ils trahirent leur parole donnée dans la constitution et se joignirent aux mecquois.
Le messager (psl), les voyant venir, s’adressa à Allah (swt) en ces termes : « Ô ! Seigneur ! Toi qui es Capable de mettre les coalisés en déroute, ensevelis leur agression dans le sable de la déconvenue. C’est Toi le Souverain, l’Inébranlable, le Capable. »


Suite à cette évocation, Allah (swt) envoya le vent, le froid et la poussière qui anéantirent les agresseurs. Les mecquois prirent la fuite et les juifs se refugièrent dans leur citadelle où ils furent délogés puis jugés et les principaux responsables dont Kâbou Boun Assad et Ouyèye Boun Akhtab furent décapités.

Voici comment cette bataille fut relatée dans le Coran :« Dieu a repoussé les mécréants en proie à leur colère sans qu’ils aient obtenu le moindre avantage, épargnant ainsi le combat aux croyants ; et Dieu est fort et puissant. »
« Il a fait descendre de leur forteresse les gens du livre qui avaient soutenu les coalisés et Il a mis l’effroi dans leur cœur. […] »
Sourate 33, Al-Ahzab, les coalisés V 25 et 26.
Quand la décapitation des deux leaders juifs kâbou Boun Assad et Ouyèye Boun Akhtab fut connue, les détracteurs de l’état coranique en profitèrent pour dire que Mouhamed n’était pas un apôtre de la clémence, passant sous silence la trahison historique dont les deux leaders juifs avaient fait montre en violant leur serment et en ouvrant les portes aux agresseurs.

D’ailleurs, ils déchantèrent quand ils constatèrent que, dans le même état coranique, le jugement d’un évènement très significatif eut lieu concernant un très célèbre notable musulman, nommé Outâdata Boun Nimane qui avait perdu son bouclier. Pour le retrouver, une enquête approfondie aboutit à sa découverte chez un juif qui, interrogé, dit que ce fut Tou Aïmatou Ibn Oubérik (un autre grand notable musulman) qui le lui avait confié.
Mais ce dernier nia, catégoriquement, ses accusations qu’il qualifia de mensongères et, de surcroît, lui et un groupe de ses amis se rendirent chez le messager (psl) et lui demandèrent de punir le juif accusateur. Mais, avant qu’une décision ne soit prise, le verset suivant fut révélé : « Nous avons fait descendre vers toi le Livre avec la vérité, pour que tu juges entre les gens, selon ce qu’Allah t’a appris. Et ne te fais pas l’avocat des traîtres. »
Sourate 4, An-Nisa, les femmes, V 105
Par la suite, Tou Aïmatou Ibn Oubérik, le grand et célèbre notable musulman, fut sanctionné et condamné selon la loi coranique au profit du juif non musulman qui fut innocenté.
Ce verdict atteste que l’Islam ne s’est jamais mis du côté des traîtres ou des injustes même s’ils sont des célébrités.

A SUIVRE

Source: Info- Matin
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