Le partenariat entre le Mali et la Russie est en pleine expansion, avec l’élaboration continue de projets de développement bénéfiques pour le Mali. La dernière initiative concerne le secteur de l’énergie ainsi que le domaine aérien, des projets qui prendront forme suite à l’expertise des spécialistes russes attendus à Bamako dans les prochains jours.
Dans les deux semaines à venir, une mission de coopérants techniques russes examinera les principaux dossiers de l’économie malienne. Cette étape fait suite à la signature de protocoles d’accord dans le domaine énergétique entre les deux pays. La question cruciale de l’énergie constitue un défi pour le gouvernement, entravant sa capacité à fournir des services adéquats à la population.
Selon le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, la visite à Bamako du ministre russe du Développement économique depuis 2020, Maxim Reshetnikov, et du vice-ministre russe de la Défense, le colonel général Yunus-Bek Yevkurov, en fonction depuis 2019, avait pour objectif de “confirmer et conforter” le soutien de la Russie au Mali.
Lors de son entretien, Alousseni Sanou a dressé le bilan de sa visite en Fédération de Russie en septembre et octobre derniers. Selon lui, plusieurs projets sont envisagés pour le Mali, et il se montre très optimiste quant à leur réalisation. Il a déclaré : « Un délai de deux semaines a été fixé pour que des délégations russes puissent arriver ici et commencer à travailler, notamment dans le domaine de l’énergie, qui constitue un problème majeur aujourd’hui au Mali. » À noter que le Mali est fortement touché par des coupures d’électricité prolongées et récurrentes. Les experts russes évalueront la situation pour permettre au gouvernement malien de résoudre les problèmes d’approvisionnement en énergie, a précisé le ministre.
D’autres délégations, dans divers secteurs d’activité tels que le transport aérien, le transport ferroviaire, la recherche minière, et l’envoi de satellites, sont attendues au cours de la même période. L’objectif est que le Mali bénéficie d’une couverture Internet et de réseaux télécoms sur l’ensemble de son territoire et puisse effectuer des opérations de « contrôle et de cadastre minier », selon le ministre. Cependant, il semble que ces missions visent davantage à « prolonger les discussions » en cours qu’à proposer des plans aussi concrets que celui attendu dans le domaine de l’énergie.
Des protocoles d’accord sur des « projets structurants » ont déjà été signés entre les deux pays en septembre et octobre, notamment dans les domaines de l’énergie renouvelable, de l’énergie nucléaire avec des applications médicales et agricoles, ainsi que pour l’approvisionnement du pays en engrais, blé et produits pétroliers, a précisé Alousséni Sanou.
Concernant les transports, bien que rien n’ait encore été signé, les discussions portent sur la construction d’un réseau ferroviaire et de deux lignes de tramway traversant Bamako de part en part. Enfin, le ministre a évoqué la création d’une future compagnie aérienne esquissée par le colonel Assimi Goïta lors du sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg en juillet. Cette compagnie serait destinée à desservir le Mali et la sous-région, en particulier le Burkina Faso et le Niger, a-t-il ajouté.
Après leur visite au Mali, Maxim Reshetnikov et Yunus-Bek Yevkurov se sont rendus au Niger, où ils ont été accueillis par le général Tiani le 4 décembre 2023 pour discuter de coopération militaire. Suite au retrait de la France de cette partie ouest africaine, la Russie s’implante durablement dans ces pays et conclut d’énormes projets avec les nouveaux gouvernements militaires.
Ahmadou Sékou Kanta
L’Observatoire