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Relance économique au Mali : La solution par les emprunts obligataires ?

La relance de l’économie est devenue une des priorités de l’Etat du Mali après les graves crises que notre pays a connues. Pour cela, plusieurs stratégies sont actuellement mises en œuvre par le gouvernement. L’un des leviers cette stratégie pour l’atteinte de la croissance, est la réalisation de l’investissement productif à travers le budget spécial d’investissement voté ce mois de décembre. Ce budget prévoit une augmentation du budget spécial d’investissement d’environ 12 % soit un montant de 355.993 milliard de FCFA.

 Bouaré Fily Sissoko ministre economie finances Hélène Ngarnim Nganga représentante groupe banque africaine développement bad signature protocole accord cooperation

Même si le montant voté connait une hausse comparé à 2014, il n’est pas suffisant pour relancer l’économie. D’autres possibilités existent pour accroitre la capacité de financement de l’Etat en termes d’investissement productifs.

Oui ! Financer les projets et programmes de développements sans tendre la main de façon permanente aux partenaires techniques et financiers traditionnels et « pays amis », est bien possible.

Pour la réalisation des grandes infrastructures comme la construction de logements sociaux, de route, de barrages, de ponts etc., l’Etat a la possibilité d’avoir recours à l’émission d’obligations. L’objectif est de mobiliser au plan national l’épargne des ménages et les souscriptions des opérateurs économiques à des obligations, à des taux préférentiels pour la constitution du capital nécessaire, ou sur le marché international à travers le mécanisme des eurobonds.

Pour cette dernière option, le pays doit être crédible aux yeux du marché. Il est impératif qu’il ait  une certaine stabilité économique, travaillant à réduire la corruption avec des reformes efficaces, détendre le climat des affaires etc…Ces contraintes greffées à l’insécurité dans notre pays nous exclus d’avance de cette seconde option.

L’alternative reste alors d’aller solliciter les banques de la place et l’épargne des ménages avec des taux d’intérêts préférentiels. 

En 2013, le Sénégal a procédé à la mobilisation d’un montant de 500 millions de dollars pour une durée de 10 ans.

L’État camerounais, très avancé dans cette expérience, compte émettre 320 milliards de francs CFA en bons du Trésor et obligations à moyen terme en 2015. Ce qui complète à 14,28 % de plus que les émissions réalisées durant l’année 2014.

En septembre 2014, le Ghana et le gouvernement kényan ont lancé et obtenu un emprunt obligataire sur les marchés internationaux de 1,5 milliard de dollars pour mener à bien un certain nombre de projets, dont celui concernant le champ gazier de « Jubilee » et  le développement de ses infrastructures (routes et énergie notamment) . L’initiative a permis  d’accroître ainsi sa compétitivité de ces pays.

La Côte d’Ivoire a émis un eurobond de 750 millions de dollars sur les marchés internationaux, le 16 juillet 2014. Il en a récolté plus de six fois le montant requis soit 4,75 milliards de dollars.

Pour dire que ce n’est pas des exemples qui manquent. Beaucoup de pays africains se tournent de plus en plus vers ce mécanisme de financement des investissements. Il a un double avantage pour l’Etat :

–          Sortir du joug des partenaires techniques et financiers traditionnels en diversifiant les sources de financement.

–          Permet de faire participer les Citoyens aux financements des projets de développement du Mali. Toutes choses qui accentuera leur droit de regard sur la façon dont les fonds seront gérés.

–          Il permet surtout de réduire le poids des institutions comme la banque mondiale et du FMI dans la gestion des affaires de l’Etat.

Au delà de ces avantages, un ensemble de préalables, d’actions de crédibilisation de l’Etat et de ses institutions est nécessaire. La confiance des citoyens en l’Etat et en sa capacité de remboursement sont indispensables pour la réussite de telles actions.

Si les fonds sont levés sur le marché international, il accroit la dette extérieure du pays et peut être assujetti aux fluctuations du cours du dollar. Ce qui pourra alourdir les charges de la dette.

DR. ETIENNE FAKABA SISSOKO

PROFESSEUR D’UNIVERSITÉ 

CHERCHEUR EU CENTRE D’ANALYSE POLITIQUE ET ECONOMIQUE DU MALI – CAPE MALI

 Source: Autre presse
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