Depuis les turbulences enregistrées dans les régions septentrionales en 2012, notre pays a été mis sur la liste rouge de certains pays qui interdisent à leurs ressortissants de prendre la destination Mali. Ils invoquent l’insécurité comme raison principale de cette mesure.
Mais depuis quelque temps, les signes d’un redressement sont bien perceptibles et notre pays attire de nouveau les touristes. En tout cas nous sommes sur la bonne lancée en matière de relance du tourisme.
Certains touristes étaient venus dans le cadre du Festival sur le Niger qui s’est tenu récemment dans la Région de Ségou. Après le rendez-vous culturel de la cité des balazans, ils ont fait un détour par Bamako pour rallier d’autres sites touristiques de notre pays.
Notre équipe de reportage a rencontré un groupe de touristes (une bonne dizaine) au restaurant « Le Bafing », situé au Quartier du fleuve. Sur les lieux, la cohorte italienne était bien là mais il y avait aussi d’autres touristes qui s’empiffraient de nourritures, notamment de spécialités maliennes et européennes. Ces touristes présents dans la capitale s’apprêtaient à prendre la direction du Mandé, chargé d’histoire et de symboles pour y découvrir des merveilles. Le guide Leonardo F Palozzi de l’Agence Kanaga confirme.
Pour lui, la quinzaine de touristes italiens entend visiter le Mali dans sa diversité. Mme Germane, une femme d’une cinquantaine d’années est aussi du voyage. « je déplore de ne pas pouvoir visiter Djenné, un site clase patrimoine mondial de l’UNESCO mais je vais revenir après la crise. On n’a pas l’impression d’être dans un pays de véritable crise car on voit rarement des barrières dans la ville et des militaires avec des armes » témoigne-t-elle.
Visiblement, elle a été aussi impressionnée par la légendaire hospitalité malienne. « Nous avons été émus par l’hospitalité malienne et surtout c’est la présence de la jeunesse de ce pays à Ségou lors du concert de Salif Keita qui est aujourd’hui d’une autre génération plus âgée» explique la visiteuse. Pour les touristes italiens, la destination Mali était une envie réelle de découvrir les sites touristiques et patrimoines inscrits sur la liste de l’UNESCO, notamment la ville de Djenné, la « Cité des 333 Saints (Tombouctou) et autres merveilles comme le pays dogon. Leonardo F Palozzi relève que c’est une grande perte pour les agences touristiques parce que notre visite a été écourtée par un communiqué du gouvernement sur l’interdiction de circulation des motos et autres pickups.
La mort dans l’âme, notre guide estime que le département en charge du Tourisme doit trouver une stratégie pour escorter gratuitement les touristes qui souhaitent visiter le pays dogon. Cette expérience est mise en pratique chez nos voisins Nigériens pour résister à la menace des ennemies du secteur touristique.
Pour le promoteur du restaurant Bafing, Ibrahim Tounkara, il faut une action conjuguée des agences, hôtels et du département en charge du Tourisme pour véritablement relancer le secteur touristique dans notre pays. Il souligne que l’exemple de certaines personnalités (sans donner plus de précision) doit inspirer.
« La seule chose qui nous a manqué, c’est les touristes et tant que le tourisme vivra nous allons faire vivre l’artisanat », a conclu le promoteur du restaurant.
Il convient de préciser que le secteur touristique continue de souffrir malgré quelques actions menées par le ministère de l’Artisanat et du Tourisme à savoir : la célébration de la Journée mondiale du tourisme à Djenné et du tourisme durable à Sangha. Ces différentes actions ont réveillé un peu, dans ces localités, les acteurs du secteur touristique, longtemps sonnés par l’absence des touristes. Ceux-ci prenaient d’autres destinations, notamment le Mandé et les sites touristiques des régions de Sikasso et Koulikoro.
Notre pays était une destination prisée par les touristes avant la crise sécuritaire. Il y a une quinzaine d’années, le secteur du tourisme et de l’hôtellerie était en pleine expansion, les agences de voyage, les hôtels et autres établissements touristiques tournaient à plein régime.
On espère qu’avec le processus de stabilisation du pays en cours, le secteur va prendre à nouveau son envol.
Amadou SOW
Source: Essor