Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed a rencontré jeudi dernier, à Ségou, des responsables et travailleurs de la Compagnie malienne des textiles (Comatex-Sa), de la Société Doucouré partenaire Agro-industries-Sa, de l’Emballage Balanzan, de l’Huilerie Ba Mariama (HBM), du Centre de recherche et de formation pour l’industrie textile (Cerfitex) et des Moulins modernes du Mali (M3).
Ces rencontres s’inscrivaient dans le cadre de la visite de quatre jours dans la région qu’il avait entamée mardi dernier. L’objectif était de s’imprégner de leurs conditions de travail afin de réfléchir ensemble pour trouver des solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontées sur le marché national ou entravant leur fonctionnement normal.
À la Comatex-Sa, les employés observent un arrêt de travail depuis le 1er juillet 2020. Le 30 janvier dernier, la direction générale leur a adressé une lettre les informant de l’arrêt immédiat des activités. Cette inactivité affecte le quotidien de 1.300 travailleurs, donc autant de chefs de famille qui ne bénéficient plus de revenus nécessaires pour faire face aux dépenses familiales, confie Adama Traoré, porte-parole.
Aussitôt installé, le ministre en charge de l’Industrie a jugé nécessaire de s’y rendre pour trouver des solutions adaptées et concertées pour une reprise rapide des travaux de production. Cette marque de considération a été saluée par le secrétaire général du Comité syndical, affilié à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Abdoulaye Diakité a demandé la satisfaction de certaines doléances qu’il considère comme un préalable à la reprise souhaitée. Le syndicaliste a, à cet effet, demandé l’exécution du jugement rendu le 22 février dernier. Il a également exigé le paiement d’arriérés de salaires et accessoires couvrant la période allant d’août 2020 à juillet 2021 et des dommages et intérêts.
Intervenant à l’occasion, le ministre a assuré de sa disponibilité et sa détermination à tout mettre en œuvre pour une relance rapide des activités afin d’abréger les souffrances des employés. «La situation sociale des travailleurs de l’unité est déplorable et mérite d’être prise en charge au plus vite. Nous allons reprendre l’usine avec les partenaires techniques, négocier avec eux et redémarrer très rapidement. Cela entre dans le cadre des engagements du président de la Transition», a-t-il annoncé, précisant que tous les problèmes ne peuvent être réglés dans le laps de temps qui reste au gouvernement de la Transition.
Le ministre s’est ensuite rendu à la Société Doucouré partenaire Agro-industries-Sa. Cette usine de transformation d’engrais organiques, créée en 2011, a une capacité de production estimée à 360.000 tonnes par an. En 2019-2020, elle a produit 137.000 tonnes et compte produire 126.000 tonnes au titre de la campagne 2020-2021. Cette baisse est due, selon son patron Ibrahima Doucouré, à l’impact du coronavirus qui a paralysé tous les secteurs. Même constat à l’Emballage Balanzan.
La société qui produisait 12 millions de sacs n’a pu produire que six millions, cette année. Cette chute drastique s’explique par le manque sur le marché de la matière première appelé polypropylène, selon le responsable de l’usine, Ali Traoré. L’huilerie Ba Mariama aussi est en arrêt de travail faute de graine de coton sur le marché. À l’usine M3, le ministre Mahmoud Ould Mohamed s’est dit satisfait de la capacité de production et d’offre de produits qu’elle met sur le marché.
Au terme du périple qui s’est achevé au Cerfitex, le patron de l’Industrie a félicité ce «joyau de recherche en technologie pour les industries de la Région de Ségou et du pays» pour ses performances.
Envoyée spéciale
Fadi CISSÉ