Le Projet de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine culturel arrive à son terme. L’objectif de ce projet, financé par l’Union européenne à hauteur de 500.000 euros, environ 327 millions de Fcfa et exécuté par le Bureau de l’Organisation des Nations unies pour la science, la culture et l’éducation (Unesco) de Bamako, est d’appuyer notre pays dans la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel, y compris les manuscrits anciens.
La deuxième réunion du comité de pilotage qui s’est tenue, hier au Mémorial Modibo Keïta, a estimé le taux d’exécution des travaux à 100% et celui de consommation du budget à près de 98%. Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, qui présidait l’ouverture des travaux, a remercié les partenaires techniques et financiers, notamment l’Unesco et l’Union européenne (UE) dont les contributions ont abouti à la mise en œuvre et la réussite du Programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens du Mali, suite à l’invasion de certaines régions septentrionales (Tombouctou, Gao et Kidal) et d’une partie du Centre par des groupes armés terroristes en 2012.
Cette crise a plongé le Mali dans une situation politique, sociale, institutionnelle, sécuritaire et économique sans précédent. Le patrimoine culturel et naturel du Mali et celui mondial ont été fortement touchés dans leurs différentes composantes (matérielles et immatérielles), a expliqué le ministre en charge de l’Artisanat, ajoutant que les valeurs sociétales, telles la cohésion sociale, le vivre ensemble, gage de paix et de développement, ont été ébranlés. Il a également salué l’action de la Minusma, favorisée par la Résolution 2100 des Nations uniesen faveur de la protection des sites culturels et historiques contre différentes attaques terroristes.
La deuxième phase du programme s’est poursuivie jusqu’en 2021. Elle avait pour objectifs de pérenniser et de consolider les résultats préliminaires du Programme de réhabilitation. L’enjeu est non seulement de poursuivre et d’affiner les actions de réhabilitation du patrimoine dans l’objectif d’une gestion pérenne, capitalisant les acquis des actions menées durant les années passées, mais aussi de cibler plus précisément le développement socio-économique au bénéfice des populations locales par le biais du patrimoine et dans des domaines d’action ciblés.
Cette deuxième phase du programme a enregistré de remarquables résultats, en termes de reconstruction et de sécurisation des biens culturels, d’entretien des mosquées de Tombouctou, d’aménagement des espaces culturels, de renforcement des capacités des acteurs à la lutte contre le trafic illicite des biens culturels et d’études diagnostiques architecturales et de documentation des biens culturels. Ces résultats se déclinent aussi par la fourniture d’équipements et de matériels de conservation des biens culturels, la conservation physique et numérique des manuscrits anciens, le soutien aux activités culturelles concourant à la lutte contre la Covid-19 et à la résilience des communautés.
Le chef de la Délégation de l’UE, Bart Ouvry et le représentant de l’Unesco au Mali, Edmond Moukala, ont indiqué leur disponibilité à continuer à travailler non seulement pour la réhabilitation du patrimoine culturel, mais aussi pour le retour de la paix et de la concorde dans notre pays.
Youssouf DOUMBIA
Source : L’ESSOR
