Le Conseil économique, social et culturel (CESC) a démarré, hier lundi 7 février, les travaux de la 1ère session ordinaire de sa 6è mandature. La cérémonie d’ouverture était présidée par le président de l’institution, Yacouba KATILÉ, en présence de plusieurs personnalités et ainsi que les membres du Conseil économique, social et culturel. Le thème de cette session est : « Réformes institutionnelles, politiques et sécuritaires : contribution du CESC ».
Durant quinze jours les membres du Conseil Économique, Social et Culturel passeront au peigne fin tous les aspects des réformes politiques, institutionnelles et sécuritaires. Ce, avec l’éclairage des experts des services techniques des différents départements sectoriels à travers plusieurs sous-thèmes notamment : « Réformes électorales adoptées : le projet de loi électorale » ; « Autres réformes en cours en lien avec le processus électoral » ; « Projet de refondation et valorisation des compétences des Maliens établis à l’extérieur ».
Cette session se penchera également sur la sempiternelle question de la Commande publique avec le sous-thème « Commande publique : moyen d’absorption de la production nationale ».
L’exercice permettra également d’analyser les différents outils des domaines susmentionnés afin d’esquisser des pistes de solutions possibles.
Dans son discours d’ouverture, le président du CESC, Yacouba KATILE, a abordé l’actualité dans notre pays. Se prononçant sur les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA qui frappent notre pays depuis des semaines, il a déclaré que ces sanctions étaient loin d’être la meilleure des alternatives pour la sortie de la situation de crise politique et sécuritaire que notre pays traverse depuis 2012.
Pour lui, ces sanctions infligées à notre pays depuis le 9 janvier dernier par la CEDEAO et l’UEMOA souffrent non seulement d’illégitimité et d’illégalité, mais aussi touchent directement nos laborieuses populations, ces victimes innocentes qui sont d’ailleurs déjà éprouvées par les affres du terrorisme, de la pandémie du COVID 19 et du marasme économique depuis deux décennies.
« Le Mali, à la croisée des chemins, a plutôt besoin de la manifestation de la solidarité internationale et non d’être asphyxié et isolé du reste du monde. Aujourd’hui, tout porte à croire que la communauté internationale de par sa posture vis-à-vis du Mali, est sans nul doute dans une erreur d’appréciation notoire de la situation », a fait comprendre le président du CESC.
Pour preuve, dira-t-il que les récents évènements intervenus dans certains de nos pays voisins corroborent ce postulat. ‘’Mieux, cette situation devra susciter le débat sur l’impérieuse nécessité de repenser notre paradigme de partenariat. Tant entendu que nos partenaires n’ont pas vocation à nous édicter la conduite à tenir, plutôt à nous accompagner fût-il que nous appartenons à des organisations supranationales », a déclaré le président du CESC.
Il a exhorté les organisations régionales et les autres partenaires à privilégier la voie du dialogue avec les autorités de la transition, afin de parvenir à un chronogramme raisonnable.
Selon lui, ce dialogue devra tenir en compte de la dimension sécuritaire et l’impératif des réformes politiques et institutionnelles.
Il a par ailleurs expliqué que les déstabilisations politiques et Institutionnelles récurrentes dans nos pays devraient nous conduire à une introspection profonde, voire à poser un diagnostic sur l’état de santé de notre démocratie. Pour ce faire, propose-t-il de passer à la loupe les facteurs endogènes et exogènes.
De l’avis de Yacouba KATILÉ, la démocratie doit favoriser l’instauration d’une gouvernance vertueuse. Une gouvernance qui répond à la demande sociale, porteuse d’une vision qui tient compte de la justice sociale et loin de toutes les formes de corruption.
D’où, soutient-t-il, l’impérieuse nécessité de repenser notre système démocratique. Et ce, en l’adaptant aux défis et enjeux actuels. Une démocratie qui ne crée pas un fossé entre les institutions et les citoyens.
Le président a rappelé que la 1ère session extraordinaire de la 6ème mandature, tenue du 22 au 26 novembre 2021, a été consacrée à la finalisation et à l’adoption du recueil 2021. Selon lui, des dispositions sont en cours afin de le faire parvenir aux autorités.
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info-Matin