Ceux qui demeurent toujours sur les proportions de faisabilité d’aller aux élections ou pas, maintiennent les débats actuels au même niveau que lorsque l’opinion publique cherchait à donner raison ou pas à la junte militaire responsable du coup d’État du 18 août.
Ceux qui sont accusés d’être les fossoyeurs politiques de toutes ces années aux affaires publiques et qui se préparent pour des élections, sont tout aussi mis en cause que ceux (les putschistes) qui se sont donné le droit et la légitimité de récupérer l’État pour en faire ce qu’ils veulent.
Dans le Plan d’action gouvernemental (PAG) du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, très coûteux et irréaliste, une part importante est réservée à la refondation. Parler de refondation d’un État en violant toutes ses lois, faisant et défaisant selon les humeurs et les rumeurs, c’est condamner toute une nation sous la volonté de quelques groupes d’individus inexpérimentés et qui ne savent rien des questions de la protection et de la préservation des droits humains. À travers de telles démonstrations de force et de telles propagandes médiatiques, de quelle manière pouvons-nous parler de responsabilité collective ?
Quel est le pouvoir social pour faire face à ces militaires qui nous dirigent vers plus d’issues incertaines après un an de régression et de dégradation sociale?
Peut-on accepter dans son propre pays, d’assister à toute cette humiliation faite de gangstérisme, et de pouvoir personnel pour des intérêts personnels ?
Si le peuple malien a tiré une seule leçon de cette culture de recommencement éternel, son devoir, est de fixer un délai de limite pour ces militaires auteurs du coup d’État du 18 août passé, qui avaient instauré une charte en toute violation, pour finir par la violer en virant le même retraité militaire qui a bénéficié de plus de 9 mois de salaires pouvant atteindre le milliard et son premier ministre avec les mêmes traitements. Aujourd’hui ce sont des otages politiques selon les scénaristes du film Mali.
Un an après, le temps a demeuré comme tel, mais les hommes ont changé de statut et de mode de vie. Ce sont des hommes qui se sont enrichis au cours de cette période. Des chômeurs propagandistes sans qualification, tenus pour être des représentants et des portes paroles.
Et pourtant le discours officiel demeure le même depuis l’éternité: l’intérêt du Mali et des maliens. Toute refondation sociale passe nécessairement par la justice sociale.
Touré Abdoul Karim
Source : journal le Démocrate Mali