Le président nigérien Mohamed Bazoum a estimé samedi que le retrait d’une partie des troupes tchadiennes de la zone des “trois frontières” au Niger était “peut-être une bonne chose”, se félicitant de leur redéploiement de l’autre côté du pays, également ciblé par des attaques jihadistes.
“Le contingent tchadien c’est un contingent qui est destiné à être déployé au Mali, mais des circonstances bien déterminées ne l’ont pas permis”, a expliqué M. Bazoum à l’occasion d’une conférence de presse à Sara-Koira, une localité de la région d’Anzourou (ouest), particulièrement frappée par des attaques jihadistes. Selon M. Bazoum, dont c’est la première visite dans la région depuis son élection fin février, ce contingent est “en standby (…) il ne fait rien, donc qu’on en prélève une partie, qu’on la ramène dans le Lac Tchad c’est peut-être une bonne chose pour nous, parce que nous avons des soucis de l’autre côté aussi”. Un contingent de 1.200 soldats tchadiens avait été déployé dans la zone dite des “trois frontières” pour lutter contre les groupes jihadistes, dans le cadre de la force multinationale du G5 Sahel, groupe de cinq pays sahéliens – Tchad, Mali, Mauritanie, Niger et Burkina Faso – qui s’efforcent depuis 2017 de coopérer dans cette lutte. La zone des “trois frontières” entre Niger, Burkina et Mali est l’une des plus touchées au Sahel par les attaques jihadistes et les morts, civils comme militaires, s’y comptent par milliers depuis quelques années. Les groupes jihadistes y sont notamment affiliés à Al-Qaïda ou à l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS). La moitié de ce contingent tchadien a été redéployée fin août dans la zone du lac Tchad, repaire du groupe jihadiste Boko Haram et de sa branche dissidente, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), qui s’étend sur 4 pays (Niger, Nigeria, Cameroun, Tchad). Une base aérienne va par ailleurs être installée dans cette région du sud-est du Niger, avait annoncé la présidence début août pour renforcer sa lutte contre les groupes jihadistes.
AFP