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Recrutement des enseignants à la Fonction publique des collectivités / La Colère des candidats malheureux des IFM

Ils sont à la fois amers et inconsolables, mais surtout désabusés face à leur échec massif au concours d’entrée à la fonction publique des collectivités territoriales dans l’enseignement. Ils, ce sont les sortants des Instituts de Formation des Maitres (IFM). Une situation cruelle pour des sortants qui n’ont été formés que pour enseigner dans un pays où l’éducation demeure le principal pourvoyeur d’emploi par l’Etat. Pour dénoncer cette situation, le Collectif des candidats malheureux a organisé une assemblée générale dans les locaux de la bibliothèque nationale le 4 février 2014. Objectif, une mobilisation générale des candidats malheureux en vue de l’organisation d’une marche de protestation pour dénoncer ce qu’ils qualifient de mascarade et de népotisme.

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Nos IFM sont-ils devenus des instituts de fabrication de chômeurs à l’image de nos facultés et grandes écoles ? Cette question vaut son pesant d’or face au taux d’échec croissant  de ces sortants au concours de recrutement des enseignants à la fonction publique des collectivités. En tout cas, ce ne sont pas les membres du collectif des candidats malheureux au concours des collectivités dans l’enseignement (Cocace) qui nous diront le contraire. Pour cause, à l’issue de la proclamation des résultats le 1er février 2014, ils sont des milliers à rester à la porte des collectivités, et à attendre une énième fois dont l’issue est aussi incertaine que les précédentes. Selon Boubacar Ibrahim Touré, dit ‘’Le Révo’’ président du Cocace, il y a, aujourd’hui, un énorme déséquilibre entre le quota proposé à la fonction publique des collectivités et les milliers de diplômés que les IFM déversent chaque année sur le marché de l’emploi. Par exemple, sur plus de 4000 postulants en 2013, la fonction publique n’a eu besoin que 1834 agents. Pour dénoncer la situation, le Collectif des candidats malheureux ont organisé une assemblée générale dans les locaux de la bibliothèque nationale le 4 février 2014. Objectif, une mobilisation générale des candidats malheureux en vue de l’organisation d’une marche de protestation. «Ce que nous demandons à l’Etat, c’est un recrutement de masse », martèle un participant. Surtout quand on sait que l’enseignement est le secteur le plus grand pourvoyeur d’emploi au Mali et que le besoin est là. Au-delà du faible quota, nos interlocuteurs croient dur comme fer que le recrutement n’a pas été fait selon les règles de l’art. Si non, comme comprendre qu’un candidat comme  Boubacar I Touré, alors major de sa promotion en 2011 soit à sa troisième tentative sans succès ?

Autres constats intrigants, dans certaines filières des centres entiers n’ont pas enregistré un seul admis. C’est le cas des régions de Kayes, Mopti, Tombouctou, Gao en langue. Ce qui fait dire aux membres du Cocace que le recrutement a été sélectif.    Toujours selon le collectif, le faible quota des sortants des IFM à la Fonction publique des collectivités s’explique par le fait que l’Etat profité de la présence des stagiaires des IFM dans les établissements au cours de l’année scolaire pour combler le manque de personnel. Autres facteurs aggravants aux yeux de nos interlocuteurs, la dévolution de l’enseignement fondamental aux collectivités. Du coup des élus se retrouvent responsable des questions scolaires sans être préparé au préalable, augmentant les risques d’approximations dans les prises de décisions.

Pour remédier à la situation, le président du Cocace propose deux options au gouvernement : procéder à des recrutements massifs, ou encore revoir à la baisse le quota des candidats au concours d’entrée à l’IFM. Mais, la première option semble être la plus souhaitée face aux réalités du chômage dans notre pays. A entendre «Le Révo», la plupart des diplômés des IFM sont des gens sortis de nos facultés. Des gens qui sont en quête d’une seconde chance après des années de chômage avec leurs diplômes universitaires en poche. Une situation qui rend amer notre interlocuteur. «Nous attendons beaucoup du Gouvernement, mais pour le moment, nous sommes très déçus», se lamente-il.

Abdoulaye Ouattara

 

Source: Lerepublicainmali

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