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Recrutement à l’Anaser : La directrice Diadji Sacko viole-t-elle l’accord d’établissement ?

Venue de la France pour être posée à la tête de l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser) à la faveur du conseil des ministres du mercredi 23 octobre 2019, Diadji Sacko semble pourrir l’atmosphère   dans ce service à la réputation bien établie. Ce, bien avant sa nomination. En fait d’attitude peu orthodoxe, elle en aurait à revendre. Ses derniers recrutements paraissent ubuesques et arbitraires qui violeraient sur toute la ligne les règles de l’art, à en croire des sources proches du dossier. La montée en flèche de nouvelles recrues à l’échelon 12 suscite des curiosités et interrogations.

 

Rien ne va plus comme avant au sein de l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser). Et cela à cause des agissements peu orthodoxes de la directrice Diadji Sacko. Au regard des derniers actes qu’elle n’a pas manqué de poser, l’on peut dire sans risque de se tromper que Diadji Sacko, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, n’hésitent pas à piétiner les textes pour assouvir ses besoins, de sources sûres.

Ayant eu les mains libres, comme un jeu d’enfant, elle a allègrement transgressé les règles de la bienséance au sein du service. Le recrutement de certains agents suivi de leur soudain avancement en est une illustration parfaite de cet état de fait. C’est d’ailleurs un secret de polichinelle au sein du service.

Si le recrutement est un acte normal à l’Anaser comme dans tous les services au Mali pour combler le manque de personnel, la forme que Diadji Sacko a mise n’a pas été la bonne. Car l’accord d’établissement en son article 33 dit que tout recrutement à l’Anaser est subordonné au comité de gestion. Même s’il y a la nécessité, il faut que le comité de gestion donne son aval. De source bien introduite, pour faire ce recrutement, Diadji Sacko n’a consulté ni le comité de gestion, ni le comité syndical encore moins le délégué personnel. Ce qui n’a pas été fait au grand désarroi de la population de l’Anaser.

L’Agence nationale de la sécurité routière a été portée sur les fonts baptismaux il y a dix ans de cela. De ce fait, aucun agent de ce service, même des premières heures, ne devrait avoir l’échelon 12. Mais les agents ont été surpris d’être étonnés par le recrutement de nouveaux agents par Diadji. Aussi les nouvelles recrues de l’Anaser ont brûlé le stage probatoire de trois mois qui est une obligation des textes.

Non contente de leur éviter le stage d’essai, elle leur a fait bénéficier de l’échelon 12. Cela est un manquement aux textes car l’Accord d’établissement de l’Anaser dit qu’on recrute les agents avec l’échelon 1. L’avancement en échelon se fait aussi chaque deux ans. Ce qui veut dire que pour avoir l’échelon 12, il faut que l’agent fasse 24 ans de service. Or l’Anaser n’a que dix ans. Comment les nouvelles recrues ont-elles monté en flèche en échelon ? La directrice Sacko est-elle devenue Chronos, le dieu grec du temps pour réaliser ce mystérieux fait ? Elle a franchi le Rubicon contre toute entente. Diadji se démasque donc et exhibe son vrai visage. Il reste maintenant à savoir si elle n’hypothéquera pas l’avenir de l’Anaser par ses pratiques médiévales.

Lorsque l’on remonte dans l’histoire, l’Anaser a été créée par l’ordonnance n° 09-003/PRM du 9 février 2009 et ratifiée par la Loi n°09-006 du 5 juin 2009. Faut-il le rappeler, la mission de l’Anaser est de promouvoir et renforcer la sécurité routière et de contribuer à l’amélioration des conditions d’exploitation des réseaux routiers. Elle est également chargée de participer à la définition des règles en matière de sécurité et de circulation routière, veiller au bon état technique des véhicules et à l’application des normes.

Il est question donc de normes, de promotion de la sécurité. Pour atteindre les objectifs fixés par sa mission, la directrice Diadié Sacko ferait mieux de nettoyer le processus de recrutement de nouveaux agents de l’Anaser. Car elle connait aujourd’hui des couacs. Elle doit s’efforcer de mériter la confiance de son équipe de travail.

Dans une lettre en date du 20 avril 2020 et dont L’ALERTE s’est procuré une copie, l’ancien ministre des Transports, Ibrahima Abdoul Ly avait mis la directrice Sacko en garde au sujet du recrutement des agents. Lisons : « Les agents nouvellement recrutés doivent être soumis à un essai destiné à vérifier leur aptitude à l’emploi et à les faire apprécier les conditions de travail de l’Agence. La durée de la période d’essai est fixée à trois mois pour le personnel de la catégorie A ». Mais rien n’y fit. Diadji est toujours restée droite dans ses bottes et les nouvelles recrues se le coulent douce.

Il n’est pas rare de voir Diadji Sacko en gilet, lors des semaines de la sécurité routière, devant les radars des caméras donnant l’impression d’une battante pour la sécurité des populations. C’est l’occasion pour elle de joindre les artères et se faufiler avec les limiers entre les carrefours de Bamako. Ces actions de la directrice devant les écrans sont-ils de la poudre aux yeux ? C’est du moins la question que l’on se pose lorsqu’on constate que Diadji Sacko bousille les règles du recrutement. Le revers de la médaille ne luit pas. La quiétude des agents de l’Anaser va de pair avec la sécurité des populations.  Tout n’étant pas rose à Rome, il est temps pour la directrice Sacko de se ressaisir en revenant aux textes pour faire des recrutements.

A noter que dans notre tentative de joindre la directrice Sacko de l’Anaser, elle nous a répondu par personne interposée. Le chargé de communication, Youba Traoré nous a rapporté son discours. D’une des manières les plus laconiques de l’histoire des réactions aux accusations, Diadji Sacko fait savoir que dans cette affaire, un procès a été intenté contre elle et qu’elle a gagné. Quelle extrapolation !

La refondation de l’Etat du Mali est l’affaire de tous. Le respect strict des lois de la République est une obligation pour la survie de la démocratie. Le travail de sécurité routière ne donne nullement le droit à Diadji Sacko de saper la bonne marche de l’Anaser. Car enfin les autorités de la transition ont besoin de l’accompagnement de tous. Nous y reviendrons avec d’amples détails dans les prochaines parutions.

Dieu veille !

Bazoumana KANE

Source : L’Alerte

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