La bataille pour le contrôle du Rassemblement pour le Mali (RPM) est loin de connaître son épilogue. Après avoir gagné en première instance, le clan du président du parti, Bokary Tréta, vient de mordre la poussière en deuxième instance à la Cour d’appel de Bamako devant celui de Baber Gano, Moussa Timbiné, Mamadou Diarrassouba et autres. Un nouveau rebondissement qui ouvre certainement un feuilleton judiciaire au sein du parti du Tisserand.
En effet, en ce jour mercredi 1er juin 2022, la Cour d’appel de Bamako a rendu un arrêt qui infirme la décision rendue par le tribunal de grande instance de la commune II dans le contentieux judiciaire qui oppose les cadres du RPM. Voici la teneur de cet arrêt : « La Cour, statuant publiquement et contradictoirement : En la forme reçoit l’appel de Maître Baber Gano et autres, la déclarant bien fondé. Au fond, infirme le jugement N°86 du 02 mars 2022, du Tribunal de Grande Instance de la Commune II en toutes ses dispositions. Statuant à nouveau, annule la résolution du Comité Central et la recommandation spéciale accordée au Président du parti. Constate la fin du mandat du Bureau Politique National du RPM sur la base de l’article 32, renvoie les parties à l’organisation d’un congrès dont il leur plaira de fixer la date. »
Par cet arrêt, la Cour d’appel de Bamako donne raison au Collectif pour la défense des statuts et règlement Intérieur du RPM. Ainsi s’ouvrent de nouvelles hostilités entre les héritiers politiques de feu Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Président de la République et père fondateur du RPM.
Comment en sont-ils arrivés là ?
Le président du parti, Bokary Tréta, avait organisé des assises du Comité central du parti en convoquant des délégués venus de l’intérieur du pays. C’est à la suite de ces travaux que ces délégués l’ont choisi comme le candidat du parti pour la prochaine élection présidentielle. Non contents de cette manière de faire, certains cadres du parti, avec à leur tête Me Baber Gano, Moussa Timbiné et Mamadou Diarrassouba, ont mis en place un Collectif pour le respect des statuts et règlement intérieur du parti. Ils avaient porté l’affaire devant la justice devant laquelle ils avaient perdu en première instance au tribunal de grande instance de la commune II. Ce tribunal avait entériné la décision du Comité central du RPM contre laquelle ils avaient fait appel devant la Cour d’appel de Bamako. Les membres de ce collectif argumentent que le « Comité central n’a pas vocation à désigner le candidat du parti ; celui-ci est désigné par appel à la candidature », invitant le président à œuvrer dans le sens du rassemblement des militants, afin d’éviter l’émiettement du parti.
Youssouf Diallo
Source: La Lettre du Peuple