Avec la signature, le 10 juillet dernier à l’hôtel Salam, du contrat de concession pour la réalisation en BOOT (Build, Own, Operate and Transfer) de la centrale solaire de Ségou, notre pays vient de franchir un grand pas quant à l’accès d’un plus grand nombre de ménages à l’électricité.
En effet, la cérémonie qui a réuni autour des ministres de l’Energie et de l’eau (Mamadou Frankaly Kéita), de l’Economie et des finances (Mamadou Igor Diarra) et des Investissements (Mamadou Gaoussou Diarra), l’ensemble des acteurs intervenant dans ce dossier était riche en couleurs. En apposant leurs signatures au bas des documents, les ministres concernés ont donné un coup d’accélérateur à la Politique énergétique nationale adoptée en 2006.
Pour comprendre l’importance de la centrale solaire de Ségou, il convient de jeter un regard sur le secteur de l’énergie dans notre pays caractérisé, entre autres, par une faible exploitation des ressources naturelles telles que le solaire et l’hydroélectricité, un faible taux d’électrification (32% environ en 2012), une demande en énergie électricité (10 à 14% l’an), une prédominance du bois et du charbon de bois dans le bilan énergétique (environ 78% de la consommation) etc. Aussi, la Politique énergétique nationale adoptée en 2006 prévoit dans ses axes stratégiques pour les sous-secteurs de l’électricité et des énergies renouvelables telles que le renforcement des capacités de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique, la valorisation des ressources énergétiques nationales etc. C’est dans ce cadre que le ministère de l’Energie a signé avec la société Scatec Solar West Africa un protocole en vue de développer un certain nombre de projets photovoltaïques sur l’ensemble du territoire, pour une puissance installée globale d’environ 60 mégawatts crêtes.
La future centrale solaire de Ségou, d’une capacité de 33Mwc, produira annuellement une quantité moyenne d’énergie estimée à 57 GWh sur 25 ans et sera directement raccordée sur le poste-source voisin d’EDM-sa. Elle sera construite sur une superficie de 87 hectares à Ségou-Pelengana. Destiné à accroitre l’offre énergétique et sécuriser la desserte électrique en vue d’assurer les meilleures conditions de vie aux populations et aux entreprises, ce projet sera réalisé à 33,2 milliards de nos francs. La durée des travaux est de 12 mois tandis que celle de la convention est de 25 ans. Avec la réalisation de ce projet et bien d’autres comme la centrale de Kénié (42 MW), il est clair que la capacité de production de l’énergie électrique se renforce en cette période de relance économique.
» Cet accord historique témoigne de l’engagement du gouvernement à répondre aux besoins croissants d’électricité et à fournir une énergie propre, renouvelable et abordable à nos populations » a déclaré le ministre Mamadou Frankaly Kéita. Son homologue Mamadou Igor Diarra a abondé dans le même sens : » Bien que le Mali ait récemment connu d’importants défis, nous avons des plans très ambitieux pour attirer les investisseurs. Ce projet représente une étape importante dans le développement du secteur de l’énergie pour renforcer notre économie « .
Toute chose qui a fait dire à Dr Ibrahim Togola, directeur d’Africa Power, que « Ceci est un événement historique pour le Mali qui va construire la plus grande centrale solaire raccordée au réseau dans toute la sous-région. La participation des Maliens dans ce partenariat de haut niveau servira de modèle, ouvrant une nouvelle ère pour le solaire en Afrique de l’ouest ».
Vivement la centrale solaire de Ségou pour le bonheur des populations et la relance de l’économie en 4ème région.
Diakaridia YOSSI
Source: L’Indépendant