Au moins quinze personnes ont été tuées vendredi dans un village de l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC) en proie à un conflit communautaire persistant, a rapporté samedi un média en ligne, Actualité.cd, citant des sources locales.
Parmi les victimes figure le chef du village de Masiakwa, près de Kwamouth, une ville de la province de Mai-Ndombe située à environ 200 kilomètres au nord-est de la capitale, Kinshasa, où des violences opposent depuis un mois les membres des communautés Teke et Yaka. Il a été décapité, tout comme son épouse, selon le vice-président de la société civile de Kwamouth, Martin Suta.
“Le bilan est de quinze morts, huit Teke et sept Yaka”, a précisé M. Suti à Actualité.cd, ajoutant qu’une grande partie de la population du village avait fui.
Un responsable du groupement territorial de Bateke sud, Patrick Ekumba, a indiqué que des actes de pillage avaient été commis à Masiakwa “où tout est détruit”, comme dans cinq autres villages.
Ce conflit interethnique, causé par des différends sur les redevances coutumières à verser aux autorités locales issues de la communauté Teke, par les non-originaires de la région, les Yaka, dure depuis plus d’un mois. Il avait déjà fait onze morts – dont trois policiers et trois militaires – début août.
Le gouvernement central de Kinshasa a annoncé qu’une mission sera diligentée à Kwamouth “pour faire l’état des lieux de la situation sécuritaire et humanitaire en vue de prendre des mesures supplémentaires qui s’imposent”.
La province du Mai-Ndombe a déjà été le théâtre de conflits communautaires fin décembre 2018 dans le territoire de Yumbi. Les violences qui avaient opposé des membres des ethnies Ntende et Nunu avaient causé la mort d’au moins 500 personnes, selon l’ONU.