En République démocratique du Congo, l’opposition appelle à éviter toute provocation ce jeudi 26 mai lors de la nouvelle journée de mobilisation pour dénoncer l’arrêt de la Cour constitutionnelle. La plus haute instance judiciaire du pays indique, dans un arrêt rendu public il y a près de deux semaines, que le président Kabila resterait au pouvoir en l’absence de l’élection d’un nouveau président élu. Une marche qui vise également à protester contre les massacres de Beni. Lors d’une conférence de presse ce 23 mai, la Dynamique de l’opposition a insisté sur la nécessité d’éviter toute provocation alors que la police insiste, elle, sur le respect des procédures, et cela, alors que cinq membres de l’opposition ont été arrêtés.
« Congolaises et Congolais, c’est une manifestation pacifique, clame Me Albert Fabrice Puela, coordonnateur de la Dynamique de l’opposition et président de la Renaissance du Congo (Reco). Nous respectons les biens d’autrui, nous respectons les biens publics. C’est une manifestation citoyenne. Nous sommes des patriotes et c’est dans le patriotisme que nous voulons entendre notre voix. »
Autre message adressé à la population : « N’ayez pas peur », insiste Me Puela. Mais aussi à l’égard des forces de sécurité : « La Cour pénale internationale (CPI) attend toujours ».
Vital Kamerhe, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), acclamé, prend la parole pour relayer le même message : « Nous, leaders, nous serons devant vous. Et on va marcher avec vous dans la paix. Pas de provocation vis-à-vis de la police. Et la police, les bombes lacrymogènes, les munitions, les armes lourdes, les roquettes, amenez-les à Béni pour combattre les terroristes. »
Des messages en français et en langues locales. « On sait qu’ils ne vont pas nous dérouler le tapis rouge », confie Me Puela. Mais la Dynamique de l’opposition montre la lettre d’information visée par les autorités et la réponse qui vient tout juste de tomber de la mairie de Kinshasa. L’hôtel de ville donne rendez-vous ce mardi à l’opposition pour une séance de travail.
Cinq membres de l’UNC arrêtés
L’UNC indique que cinq de ses membres ont été arrêtés à Matadi lundi 23 mai en fin d’après-midi au siège local du parti alors qu’ils préparaient cette journée de sensibilisation du 26 mai. Deux politiciens membres de deux autres partis politiques de l’opposition ont également été interpellés au cours de cette même réunion.
Vital Kamerhe, le président de l’UNC, appelle à leur libération immédiate : « Dans tous les cas de figure, la loi n’autorise pas qu’on puisse arrêter les gens qui se réunissent dans un lieu privé. Et nous condamnons cela et nous disons que c’est encore un acte d’intimidation. Tout Congolais ou un groupe de Congolais… nous avons le droit de nous réunir dans des lieux privés sans demander une quelconque autorisation. Mais là, il s’agissait de partis qui sont reconnus par la loi : l’UNC, le MSR [Mouvement social pour le renouveau] et la Reco sont des partis enregistrés au ministère de l’Intérieur. Ils ont reçu instruction des autorités de la Dynamique de l’opposition ici à Kinshasa où nous sommes pour une marche à Matadi comme sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora. Et c’est dans ce cadre-là qu’ils se réunissaient pour les préparatifs, pour sensibiliser la population, pour mieux encadrer cette population qu’il n’y ait pas de débordement ni de dérapage. Au contraire, les autorités provinciales devaient féliciter les membres de mon parti et des autres partis. Donc, nous condamnons cette façon de faire. »
Source : RFI