Le sucre est devenu un luxe dans le quotidien des consommateurs maliens depuis cette période de soudure qui s’annonce dure cette année à cause de la crise économique mondiale. Malgré l’engagement du ministre de l’Industrie et du commerce à ravitailler les populations en un temps record d’un mois, les opérateurs les plus adulés en la matière ne sont pas en mesure de satisfaire les attentes des consommateurs dans ce délai.
Les 100 000 tonnes de sucre annoncées par le ministre DIALLO dans un mois, ne seront pas à bon port avant un délai de 45 jours. C’est l’explication de certains opérateurs économiques qui ont sont à pied d’œuvre pour ravitailler le pays dans un délai acceptable.
Approché par nos soins, un opérateur économique qui a préféré garder l’anonymat, spécialisé dans l’importation des produits de premières nécessités, dont le sucre, nous a détaillé le processus d’importation, en cette période de soudure.
Selon lui, le sucre se fait rare dans les pays non industrialisés dont le Mali, en cette période de chaque année.
Cela s’explique, poursuit-il, par le fait que la matière première du sucre n’est pas en phase de récolte.
« Le stock de canne à sucre produit ne comble pas toujours la demande. Les pays qui nous ravitaillent en sucre priorisent à cet effet, leur marché d’abord. Ce qui fait que nous les demandeurs des pays africains devons attendre. Souvent, nous n’attendons même pas l’argent de la subvention de l’Etat. Malgré les moyens que nous disposons pour acheter, on ne nous vend pas le sucre. Et dans la plupart des cas, on ne nous vend que la moitié ou le tiers de notre demande. », a-t-il expliqué, en déplorant que l’Etat malien ne fait rien pour prévenir cette période de crise.
Il a été ainsi clair que le délai d’un mois souhaité par le Ministre du commerce et de la concurrence ne sera pas respecté à cause de la longue attente auprès des usines et certaines formalités administratives au niveau des ports.
« Nous sommes obligés d’attendre notre tour de commande qui peut prendre des jours, puisque le stock de produit fini y est rare. Nous ne sommes pas non plus le seul pays client. Donc l’attente est souvent longue. Pour aussi avoir un bateau avec toutes ses casse-têtes admiratives ; cela est un chemin de croix. Une fois à Dakar ou Conakry, l’acheminement vers Bamako prend souvent 48 heures. Voilà les principales raisons pour lesquelles le sucre tarde à venir souvent », a-t-il expliqué, avant de rassurer les consommateurs que malgré le léger retard que cela va prendre, le marché sera ravitaillé à la hauteur de leur souhait.
Il a, à cet effet, appelé le gouvernement à créer des moyens de stockage de sucre afin d’éviter cette crise qui survient chaque fois à cette période de l’année.
« Il faut que les plus hautes autorités prennent les périodes de soudure en compte. Si vous le constatez, c’est chaque année et à la même période que cette crise survient. D’autres pays africains s’organisent pour éviter ce casse-tête. Nous devons, nous aussi, trouver des voies et moyens pour pallier ce problème. Cela est même valable pour d’autres produits de premières nécessités que nous importons », a-t-il conseillé.
Signalons que le kilo de sucre se vend au Mali à 750, voire 800 CFA depuis un mois. En tout état de cause, les consommateurs maliens doivent prendre leur mal en patience en attendant l’arrivée du précieux sésame.
PAR CHRISTELLE KONE
Info Matin