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Rapport sur les Droits de l’homme au Mali : L’ONU DOCUMENTE LES VIOLATIONS ET RECLAME LA FIN DE L’IMPUNITE

Les Nations Unies ont publié vendredi un rapport réclamant la fin de l’impunité pour les nombreuses violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre novembre 2013 et mai 2014 dans notre pays. Le document ne traite cependant pas des évènements de Kidal du 16, 17 et 21 mai 2014 qui « ont également entrainé des exactions graves ». Ces exactions, annoncent les Nations Unies, « feront l’objet d’un rapport spécial séparé qui sera publié à une date ultérieure ». Rappelons que cet épisode s’est caractérisé par l’exécution sommaire d’administrateurs dans les locaux du gouvernorat par le MNLA et le HCUA.

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Le document rendu public vendredi est « le premier rapport conjoint publié par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ». Il documente « des violations et abus commis par les diverses parties au conflit » : exécutions sommaires et extrajudiciaires, arrestations et détentions arbitraires et illégales, cas de torture, utilisation et enrôlement d’enfants par les groupes armés, pillages et destructions de biens.
Le rapport, expliquent les Nations Unies, est « le résultat de 36 missions d’enquêtes et d’établissement des faits menées par les équipes des droits de l’homme de la MINUSMA dans plusieurs localités des régions de Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti ». L’équipe d’enquête annonce avoir « notamment visité plus de 150 lieux de détention dans ces quatre régions, ainsi que dans les localités de Sélingué, Dioïla et Markala.
Le texte souligne « les violations commises par les Forces Armées Maliennes (FAMa) sur des civils, notamment sur la base de soupçons d’appartenance ou de collaboration avec les groupes armés » et cite à ce propos « des cas d’exécutions sommaires, de tortures, des traitements cruels, inhumains ou dégradants, des viols, des enlèvements, des arrestations et détentions arbitraires ». Les Nations Unies localisent ces violations à Kidal pour les plus nombreuses, et aussi à Anefis, Tarssek, Aguelhok et dans la région de Gao.
Le rapport onusien « documente  également les abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire commis par les groupes armés » : exécutions sommaires, tortures et traitements cruels, inhumains ou dégradants, administration de la justice de fait dans le nord du pays, utilisation et enrôlement d’enfants.
Le texte souligne que « des attaques indiscriminées ou asymétriques  ainsi que des actes criminels et terroristes ont été commis par divers groupes armés ». Dans les régions du nord, il accuse « les groupes extrémistes, parmi lesquels Ansar Dine, Aqmi et Mujao », d’avoir « ciblé des civils ainsi que les forces nationales et internationales, y compris le personnel des Nations Unies ».
Les Nations Unies posent aussi « la question de l’impunité dont jouissent les responsables des groupes armés, y compris extrémistes, quant aux crimes graves commis à l’encontre de soldats maliens et de la population civile au moment de la prise de casernes militaires en 2012 ».
« Il est nécessaire que les violations et abus graves des droits de l’homme et du droit humanitaire commis au Mali fassent l’objet d’une enquête approfondie et impartiale, à la fois dans l’intérêt des victimes et pour la réconciliation au Mali », a déclaré le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali, Mongi Hamdi.
« L’ONU continuera d’apporter toute l’assistance nécessaire aux autorités maliennes pour assurer que la promotion et la protection des droits de l’homme soient renforcées. Nous sommes convaincus que la finalisation du paraphe et la signature de l’Accord de Paix et de Réconciliation Nationale issue des pourparlers intermaliens et sa mise en œuvre contribueront grandement à réaliser cet objectif  », a souligné Mongi Hamdi.
« Les individus impliqués dans des violations des droits de l’homme documentées dans ce rapport conjoint doivent être tenus responsables de leurs actes. L’impunité dont ils jouissent est inacceptable et doit cesser », a ajouté le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. « Cela permettra de créer un environnement propice au dialogue dans la perspective d’un retour à une paix durable », a-t-il poursuivi.
Dans leur rapport, la MINUSMA et le HCDH formulent 19 recommandations à l’intention du Gouvernement malien, des groupes armés et de la communauté internationale. Ces recommandations portent notamment sur l’amélioration des conditions sécuritaires, sur un plein engagement dans le processus de négociation politique, sur la lutte contre l’impunité, sur l’amélioration des conditions de détention et sur la célérité de l’administration de la justice. Ces recommandations visent ainsi à soutenir le Mali dans son engagement vers une résolution pacifique du conflit dans le plein respect des droits de l’homme.
(source Nations Unies)

source : L Essor

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