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Rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation sécuritaire au Mali

” 7 sous-préfets et un maire ont démissionné pour cause d’insécurité dans la région de Mopti ” ” 19 civils tués lors d’attaques aveugles au mortier et à la roquette “

Dans un récent rapport  soumis en application du Conseil de sécurité, le  Secrétaire général de l’ONU,  Ban Ki Moon,  a déploré   » la fréquence, l’intensité et l’étendue géographique des affrontements et attaques  qui ont augmenté avant et immédiatement après la cérémonie de signature de l’accord du 15 mai 2015 « .

Les tensions se sont aggravées entre la Plateforme et la Coordination, les deux parties essayant de renforcer leur influence ainsi que leurs avantages territoriaux et politiques, a-t-il indiqué. Ajoutant que  l’activité des groupes armés, qui s’est essentiellement concentrée dans les régions de Gao et Tombouctou, a progressé vers le sud dans les régions de Mopti et Ségou, causant d’importants déplacements de civils.  Il signale dans son rapport qu’à cause de l’insécurité, sept sous-préfets de la région de Mopti ont démissionné. Et que dix neuf civils ont été tués à la suite d’attaques au mortier ou de tirs de roquettes.

Le Secrétaire général a signalé que plusieurs attaques ont été menées contre les forces de défense et de sécurité maliennes dans les régions de Tombouctou et Mopti :  »  Il y a eu quatre morts et neuf blessés, 19 membres des forces de défense et de sécurité maliennes ont été tués et 15 blessés et huit personnes ont été enlevées. Trois éléments de la Coordination ont été tués et quatre autres blessés « . Par ailleurs, poursuit-il  » 12 détenus se sont évadés de la prison de Diré. Des éléments de la Coordination auraient également pillé et volé les biens de la population civile à Ténenkou dans la région de Mopti. Des attaques ont été signalées de la part de la Coordination contre d’autres groupes armés dans la région de Tombouctou, y compris des enlèvements, des pillages et des incendies criminels « .

Le 8 mai, un accrochage armé entre des éléments de Ganda Koy et des personnes soupçonnées d’activités criminelles a eu lieu dans le village d’Arbichi, à 42 kilomètres de Gourma-Rharous (région de Tombouctou), causant la mort d’un présumé criminel et l’arrestation d’un autre qui a été remis aux forces armées maliennes et placé en garde à vue à Tombouctou.

Le conflit, indique-t-il,  a déclenché une série d’incidents:  » la Coordination a envahi les villages situés le long du fleuve Niger, causant des déplacements de population de la rive nord, contrôlée par la Coordination, à la rive sud, contrôlée par les forces armées maliennes et les éléments de Ganda Koy « . D’après le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés(HCR), du fait de l’insécurité qui règne depuis le 29 mai, 59 565 personnes ont été déplacées ces dernières semaines.

«  Depuis le 13 mai, les combats aux alentours de Ménaka ont repris, des éléments de la Coordination et de la Plateforme s’accrochant à Kadeouane, à environ 80 kilomètres au nord de Ménaka. Des membres des forces armées maliennes ont quitté leur camp et, depuis le 15 mai, se sont mis en position de défense dans la ville, notamment dans le nord. La MINUSMA a continué de plaider pour le désengagement de toutes les parties maliennes de la ville et informé la Coordination que toute offensive contre Ménaka serait interprétée comme une menace contre la population civile « , a-t-il précisé.

Avant de faire remarquer que  l’incursion d’éléments extrémistes, la prise pour cible des autorités locales et des personnes soupçonnées d’être des informateurs des forces de défense et de sécurité maliennes dans la région de Mopti, ainsi que les attaques à Bamako ont été particulièrement inquiétantes.   » Les attaques dirigées contre les agents de l’administration locale dans la région de Mopti ont amené plusieurs d’entre eux à démissionner  dont sept sous-préfets et un maire « .

Ban Ki Moon de rappeler que le 26 avril, un véhicule transportant le préfet de Youwarou et le sous-préfet de Dogo a heurté un engin explosif improvisé ou une mine sur l’axe Dogo-Déké. Les attaques contre des civils se sont également intensifiées, des engins explosifs improvisés ou des mines et, pour la première fois à Gao, une attaque à la roquette causant neuf morts et au moins 14 blessés parmi les civils. De nombreux actes de représailles, enlèvements et menaces contre des civils ont également été signalés dans les régions de Gao, Mopti, Ségou et Tombouctou.

Au cours de la même période, deux Maliens et un Roumain ont été enlevés.  De la mi-mars au 20 avril, déplore-t-il,  des convois logistiques composés principalement de la MINUSMA et de ses fournisseurs ont essuyé plusieurs attaques, notamment sur les axes Ménaka-Ansongo (région de Gao), Tombouctou-Goundam (région de Tombouctou), Gao-Almoustarat (région de Gao), et Gao-Gossi (régions de Gao et de Tombouctou). Compte tenu de la multiplication des attaques contre des véhicules civils, le 27 avril, les forces armées maliennes ont commencé à escorter les véhicules de transport de civils sur les axes Tombouctou-Goundam, Goundam-Tonka (région de Tombouctou) Tombouctou-Douentza (régions de Tombouctou et de Mopti) et Gao-Gossi-Douentza (régions de Gao et de Tombouctou).

Le Secrétaire général a attiré l’attention du Conseil de sécurité sur les cas de violation de droits humains :  » La MINUSMA a recensé des violations avérées des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Un total de 19 civils ont été tués lors d’exécutions sommaires, d’attaques aveugles au mortier et à la roquette  ou au cours d’affrontements armés entre les parties au conflit dans les régions de Gao, Kidal, Mopti et Ségou. Trois civils ont été exécutés sommairement par des individus non identifiés en raison de leur coopération présumée avec les forces armées maliennes dans la région de Ségou. Le 29 mars, des hommes armés non identifiés sont entrés à motocyclette dans le village de Tokala (région de Ségou) et ont exécuté sommairement deux individus soupçonnés d’être des informateurs des forces armées maliennes. Le 22  avril, le chef du village de Dogo (région de Mopti) a été tué sur le marché par des coups de feu tirés par deux hommes à motocyclette, tandis que le 1er avril, un jeune peulh, considéré comme un indicateur de l’armée malienne, a été agressé par quatre hommes armés, étranglé et laissé pour mort « . Et d’ajouter :  » le 21 mai, six civils, tous des hommes appartenant au groupe touareg Kel Essouk, y compris un travailleur humanitaire, ont été exécutés lors d’affrontements entre des éléments  armés à Tin Hama (région de Gao). Des menaces ont également été proférées à l’encontre de personnes coopérant avec la MINUSMA et l’État malien à Djenné et à Douentza (région de Mopti), suscitant de vives inquiétudes sur le plan de la protection « .

Ban ki Moon signale que le  15 mai,   219 personnes  ont été arrêtées pour des faits liés au conflit. Parmi celles-ci, 22 sont inscrites sur les listes présentées par la Coordination de mise en liberté dans le cadre des mesures de renforcement de la confiance prévues à l’article 18 de l’Accord préliminaire de Ouagadougou. Deux détenus ont été remis en liberté en avril.

La Coordination et la Plateforme ont continué de détenir des combattants des groupes d’opposition, ainsi que des membres des Forces de défense et de sécurité maliennes capturés lors d’opérations. Le 22  mai, à Ber (région de Tombouctou), la MINUSMA a contribué à la libération de 10 membres du Ganda Koy et de la CMFPR-I qui étaient détenus par la Coordination depuis le 28 avril, laquelle détient toujours deux membres des Forces de défense et de sécurité maliennes. Le 27avril, à Ménaka, la Plateforme a capturé neuf combattants de la Coordination qui sont maintenant détenus à Tabankort. La MINUSMA n’a plus eu accès à ces derniers depuis leur transfert à Tabankort. La Coordination détient toujours 16 membres des Forces armées maliennes capturés le 22 mai à Tessit, dans la région de Gao. La MINUSMA n’a pas été en mesure d’établir avec certitude le nombre de toutes les personnes détenues par les groupes armés ni les motifs et les conditions de leur détention, en raison d’un manque d’information et d’accès à ces personnes, a-t-il fait savoir.

ABDOULAYE DIARRA

Source: L’Indépendant

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