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Rapport d’enquête de l’ONU sur la manifestation du 27 janvier à Gao ayant fait 3 morts et plusieurs blessés : – La MINUSMA reconnait que ses policiers ont fait « usage de la force de manière excessive et non autorisée contre des civils «

– Les auteurs seront sanctionnés et les familles des victimes indemnisées

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L’équipe d’enquête, mise en place au mois de février dernier, par le Secrétaire général de l’ONU, afin d’établir les faits concernant la répression sanglante de la manifestation qui a eu lieu le 27 janvier 2015 à Gao, aux abords du bureau régional de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a présenté son rapport, hier jeudi 2 avril. Selon ce document,  » des membres d’une unité de police constituée de la MINUSMA ont fait usage de la force de manière excessive et non-autorisée contre des civils pendant la manifestation, entraînant la mort par balle de trois manifestants et en blessant quatre autres « . Certains manifestants sont également pointés du doigt, en ce sens qu’ils sont accusés par le rapport d’avoir recouru à  » des cocktails Molotov, des jets de pierres et des tentatives de forcer le périmètre de sécurité du bureau régional de la MINUSMA « . Le rapport prévoit également des sanctions sévères à l’endroit des auteurs de cet acte qui seraient au nombre de quatre ainsi qu’une indemnisation pour les familles de victimes.

Rappelons que cette équipe d’enquêteurs indépendants, conduite par le Sénégalais Bacre Waly Ndiaye et comprenant Ralph Zacklin du Royaume-Uni et Mark Kroeker, des Etats-Unis, avait séjourné pendant huit jours au Mali. Selon le rapport qu’ils ont rendu public, la police de la MINUSMA est accusée d’avoir fait un  » usage de la force de manière excessive et non-autorisée contre des civils pendant la manifestation, entraînant la mort par balle de trois manifestants et en blessant quatre autres « . Les manifestants également en ont pris pour leur grade. On leur reproche notamment d’avoir recouru à  »des cocktails Molotov, des jets de pierres et des tentatives de forcer le périmètre de sécurité du bureau régional de la MINUSMA « . Ce n’est pas tout. Le rôle des forces armées maliennes est également mis en cause. Le rapport note que celles-ci ont  » laissé seules  les forces de sécurité de la MINUSMA face aux manifestants, et ce, en violation des accords avec le pays-hôte sur le statut de la MINUSMA « . Environ cinq policiers de la MINUSMA ont été blessés lors de l’événement.

Le Secrétaire général a profondément regretté les pertes en vies humaines et les blessures encourues suite à l’usage excessif de la force par des éléments de la MINUSMA au cours de la manifestation. Aussi, il s’est engagé à veiller à ce que les personnes impliquées soient tenues pleinement responsables de leurs actes. Signalons que suite à cette situation, deux casques bleus, en l’occurrence un Nigérian et un Sénégalais, avaient été sanctionnés. Deux autres devront connaitre le même sort. Le Secrétaire général de l’ONU promet que ces individus seront jugés  » en conformité avec les pratiques locales et les procédures appropriées des Nations Unies « .

Des indemnisations sont également prévues pour les familles des victimes ainsi qu’une prise en charge des blessés survenus au cours de cette répression violente.

Contacté par nos soins, Boureima Diko, superviseur et coordinateur des patrouilleurs de Gao, est satisfait de ce résultat, mais affirme cependant qu’aucune tentative de s’approcher du siège de la représentation de la MINUSMA n’a été faite par les manifestants. Il précise que ces derniers étaient tenus à 10 ou 15 mètres du périmètre de sécurité du bureau régional de la MINUSMA à cause des blindés. Toutefois, il reconnait que des jets de pierre ont eu lieu, mais que cela n’est survenu qu’une fois que les tirs des policiers onusiens eurent retenti. Pour lui, ces policiers n’étaient pas du tout préparés à gérer une telle situation. Signalons qu’une autre source avait affirmé que les policiers onusiens ont également ouvert le feu sur les forces de sécurité malienne qui devaient servir de tampon entre eux et les manifestants.

Rappelons que la manifestation violente, survenue le 27 janvier dernier à Gao, était destinée à protester contre la signature par la MINUSMA et les séparatistes d’un accord partisan visant l’établissant d’une  »zone temporaire de sécurité  » incluant Tabankort. Ce que les manifestants n’ont pas approuvé en ce sens que ce texte permet aux séparatistes d’attaquer librement les unionistes sans possibilité aucune pour ces derniers de riposter.

Massiré  Diop

 

Source: L’Indépendant

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