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RAMADAN AU MALI Un mois qui impose des dépenses supplémentaires aux musulmans

Les fidèles musulmans s’apprêtent à vivre le mois de ramadan alors que les prix des denrées de première nécessité connaissent une hausse spectaculaire. Pourtant, le gouvernement a qui prix des mesures pour maîtriser les prix de produits de consommation courante a promis que le mois béni sera agréable pour les musulmans à travers des.

Au Mali, à la veille de chaque mois de ramadan, on constate une augmentation spectaculaire des prix des denrées de première nécessité. Cette année, la tradition a été bien respectée par les spéculateurs de prix. En effet, depuis quelques semaines, les prix de la viande, de l’huile, de la pomme de terre, du sucre ont légèrement augmenté. Pour manifester leur mécontentement, des citoyens lambdas se sont réunis dans certains marchés de la capitale. Ils dénoncent cette augmentation de prix qui, disent-ils, est injustifiée. Car, selon eux, le gouvernement malien aurait pris des engagements pour soulager la population surtout à l’approche du mois béni de ramadan.

Les commerçants, de leurs côtés, insistent sur les difficultés d’accès à ces denrées. Selon eux, la TVA et les coûts de transports des marchandises seraient à la base de cette cherté. D’autres estiment que la production locale n’est pas suffisante pour faire face à la forte demande locale.

Maïmouna Doumbia, vendeuse ambulante au marché de Kalaban Coro, témoigne : « nous ne voulons pas de cette cherté. Elle ne relève pas de notre responsabilité car nous ne produisons pas nous-mêmes. Nous nous ravitaillons chez d’autres pour faire des bénéfices ».

Les ménagères se rendent compte de la difficulté d’accès des commerçants à ces denrées et la production insuffisante. « Nous, ménagères, n’avons pas de choix donc nous sommes obligées de nous soumettre aux difficultés liées à la hausse de prix des céréales et les légumes au marché sinon nous voulons la réduction des prix ». Précise Kadiatou Traoré, ménagère à Kalaban coro.

En dehors de ces explications, il y a d’autres facteurs qui font que les tubercules et légumes connaissent une augmentation. La culture de pomme de terre, de carotte, salade, concombres, etc. ne supporte pas le soleil à un degré très fort. Ce qui oblige beaucoup de jardiniers à abandonner et d’autres réduisent leur superficie de culture à cause de l’accès difficile à l’eau. Tous ces obstacles jouent sur la bonne production pour satisfaire la demande de la population.

Bourama D. FOMBA

(Stagiaire)

 

 RAMADAN/CANICULE

L’avis du médecin importe avant tout

 D’après les observations métrologie, les températures en ce mois d’avril, qui coïncide avec le Ramadan, seront comprises entre 30 à 41°C. Cette période caniculaire est une rude épreuve pour des milliers de fidèles musulmans appelés à s’abstenir de boire et de manger du lever au coucher du soleil pendant 1 mois. Quelles sont les personnes aptes à jeuner ? Nous avons approché Dr. Moribou Traoré, nutritionniste.

Les journées étant longues et plus chaudes en cette saison, chacun doit impérativement s’hydrater et s’alimenter correctement. Alors pour mieux accomplir le quatrième pilier de l’islam, il faut être en bonne santé  et avoir l’âge requis. Car les personnes âgées et maladives sont exclues.

Ainsi, selon Dr. Traoré, tout d’abord si vous avez des pathologies chroniques ou des traitements  particuliers, demandez l’avis de votre médecin traitant afin d’être sûr que vous êtes en capacité de le faire. « N’arrêtez jamais un traitement sans l’avis médical. Sous le poids de la vieillesse, nos parents d’un certain âge sont exclus car ils n’ont pas cette vivacité », explique-t-elle.

Pendant ce mois, il faut maintenir les trois repas de la journée. C’est-à-dire, le matin ou sogour, à la rupture et deux ou trois heures après la rupture, il faut manger quelque chose de consistant tout en choisissant les aliments essentiels. Car, il faut maintenir le cap des 3 repas. Pour une bonne santé, il est conseillé des aliments sains en évitant des aliments copieux et huileux. Privilégiez les soupes ou bouillons.

« L’organisme s’habitue avec une phase d’adaptation puis une phase d’équilibre, un peu comme lors d’une grève de la faim. Si le rythme d’activité est modéré, le jeûne est généralement bien supporté », insiste Dr. Traoré.

L’enjeu est donc d’assurer un bon état d’hydratation afin d’éviter de se sentir faible. Et en période de canicule, il est recommandé de beaucoup s’hydrater. Les boissons sucrées ou gazeuses sont à éviter car elles n’hydratent pas.

Par ailleurs, pour calmer l’envie de sucre à la rupture du jeun, manger des fruits ou des dattes. Et à la rupture, prenez le temps de manger  vu que le mécanisme de satiété ne se déclenche qu’au bout de 20 à 30mn, ce qui fait que si vous manger rapidement, vous allez engloutir de grande quantité de nourriture, mais vous  serez inconfortable.

« Les femmes enceintes ou allaitantes, malades et voyageurs ont le droit de ne pas observer le jeun, mais le devoir de s’y soumettre dès qu’ils sont en état de le faire. Pour mener à bien cette période, il est conseillé d’opter pour les habits en coton qui apportent fraicheur et douceur au corps, et donner constamment de l’eau aux enfants tout en les protégeant contre le soleil », conseille Dr. Traoré.

Aïchatou Konaré

 

RAMADAN

Les obligations du jeûneur

Le jeûne du mois de Ramadan constitue l’un des 5 piliers de l’Islam. Au cours de ce mois, les musulmans ayant l’âge requis selon la sharia, ne doivent pas manger ou boire de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Ils doivent suivre les obligations édictées.

 

4e pilier de l’Islam, le jeûne du mois de Ramadan est considéré comme l’un de ses plus grands fondements, car elle purifie l’âme de ses péchés. Le jeûne est une occasion pour le musulman de montrer sa dévotion envers son Dieu créateur. Selon Badra Hafssa Diaby, imam à la mosquée du Point-G, Allah, le Coran, dit que le but du jeûne est de faire atteindre la piété. Il dira également que le jeûne concerne le musulman, qui possède toutes ses facultés mentales.

Pour commencer le jeûne, le musulman a l’obligation de prendre intérieurement l’intention de jeûner et s’abstenir des choses qui le rompent. « Le jeûneur a l’obligation de s’abstenir de manger, de médire, de calomnier pendant le temps du jeûne. Même si quelqu’un le provoque, il doit répondre ‘’je jeûne’’ et ne doit pas répondre à la provocation », ajoute Badre Hafssa Diaby.

Le musulman doit arrêter de manger et de boire avant l’appel à la prière de l’aube, et ce jusqu’au coucher du soleil. Le jeûneur doit être généreux, multiplier les actes de charité, lire beaucoup le Coran, participer aux prières nocturnes à la mosquée, etc. Telles sont les bonnes pratiques pour un bon musulman, selon l’imâm Badra Hafssa Diaby.

Zeïnabou Fofana

 

MOIS DE RAMADAN

La glace, un produit précieux en cette période

La glace est une denrée prisée pendant la grande chaleur. Le ramadan aidant, des vendeuses de glaces se frottent les mains.

Cette période caniculaire qui coïncide avec le ramadan est une dure épreuve pour des milliers de fidèles appelés à s’abstenir de boire et de manger du lever au coucher du soleil pendant un mois. Dans notre pays, la canicule rend le début du ramadan très difficile. Sous cette forte chaleur, la glace est devenue précieuse aux yeux des consommateurs. Les revendeurs détaillants sont inondés par les clients surtout les soirs  à ĺ’approche de la rupture.

La vente de glaces est l’activité principale de Fatoumata Traoré, propriétaire d’un réfrigérateur  à Lafiabougou. Elle a constaté que la demande en glace augmente pendant le Ramadan. Pour elle, la plupart des gens aiment rompre le jeûne avec de l’eau fraîche. Fatoumata vend sa glace à 50 F CFA, l’unité et ça marche à merveille. En cette période de forte chaleur, la glace est devenue un produit d’une importance capitale, explique Boubacar Diarra, un des clients de Fatoumata.

En effet, la glace peut être utilisée pour rafraichir de l’eau, pour les boissons et pour la conservation des aliments. La longueur de la journée et chaleur donnent impérativement envie aux gens de s’hydrater. Surtout que l’hydratation est un  mot d’ordre de cette période de ramadan. Elle est même fortement recommandée par les médecins nutritionnistes.

Ibrahima Ndiaye

 

MICRO-TROTTOIR

Comment les Bamakois accueillent le mois de Ramadan de cette année ?

Dans ce micro-trottoir, certains bamakois reviennent sur la vie chère surtout l’augmentation des produits de première nécessité. Selon eux, le gouvernement doit redoubler d’efforts pour une réduction des prix de ces denrées nécessaires pour passer un bon mois de ramadan.

Fanta Cissé (habitante de Banankabougou) :

« Toutes les denrées de première nécessité sont devenues chères en ce mois béni. Comme les leaders musulmans disent que c’est un mois de paix et de réconciliation, par conséquent les produits que nous consommons doivent être moins chers. C’est tout à fait le contraire ».

Oumou Coulibaly (vendeuse) :

« La cherté des produits sur le marché n’est pas le souhait des commerçants-détaillants. On est confronté aux mêmes problèmes que les consommateurs. Au Mali, tout le monde est fournisseur et client en même temps. Les détaillants achètent cher les marchandises, c’est pourquoi nous les vendons ainsi ».

Khola Sow (boutiquier) :

« La faute revient au gouvernement. Le prix de dédouanement des produits est très élevé. L’obtention des marchandises est vraiment difficile en ce moment, mais par la grâce de Dieu ça ira ».

Tata Doumbia (femme au foyer) :

« On veut vraiment le changement. Le litre de l’huile qui était vendu à 900 F CFA est maintenant cédé à 1000 F CFA. L’huile n’est pas le seul produit qui a connu une hausse. Le lait, les légumes, le sac de charbon et même les fruits ont augmenté aussi. Les femmes souffrent vraiment de cette situation. Le comble dans tout ça c’est que les chefs de famille continuent de donner les prix de popote habituels. On est obligé de compléter pour pouvoir préparer ».

Moussa Kolo (chef de Famille) :

« Le mois de ramadan est le plus long mois de toute l’année pour les chefs de famille. Nous supportons plusieurs charges : le double prix de condiments, l’achat du sucre. A ces charges s’ajoutent celles de la fête. C’est trop pour un seul homme. Le gouvernement devrait baisser les prix des produits de première nécessité pour que tous les Maliens passent le mois de ramadan en toute quiétude ».

Recueillis par

Aboubacar Sidiki Diarra

(stagiaire)

Source: Mali Tribune

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