C’était sur “Sans Tabou” une émission radiophonique animé par les journalistes Dognoumé Diarra et Korodjo Coulibaly. Ça se passe les dimanches soir entre 21 h à 22 h sur la Radio patriote.
La IIIe République serait fondée sur la dislocation de la République : perte de repères, perte de la dignité et de l’honneur et serait caractérisée par le mensonge, la corruption, la concussion, le népotisme, le favoritisme, les humiliations, la perte de vertus chez les femmes, etc.
Le peuple dans son écrasante majorité a eu l’impression que ça été “ôte-toi que je m’y mette”. Les élites intellectuelles, politiques, financières, technocratiques, religieuses, militaires, commerçantes… ont toutes œuvré pour se mettre à l’abri du besoin par tous les moyens en conjurant et infligeant ainsi le “mauvais sort” pauvreté, humiliation, détournement, corruption, fraude fiscale, évasion fiscale à un peuple dépaysé et assujetti sans défense. La politique, le moyen de sortir de la misère s’est substituée au mérite. Autrement dit, les promotions seraient politiques et ne seraient plus fondées sur la compétence, mais sur le clientélisme, le népotisme, le favoritisme, le relationnel…
L’instauration de cette injustice et inégalité sociale a créé des aigris au sein des classes intermédiaires, c’est-à-dire ceux qui ont atteint un certain niveau de vie au sommet de l’Etat et qui cherchent aussi à se mettre à l’abri du besoin par tous les moyens légaux ou illégaux. De surcroît, certaines de ces élites auraient souhaité être entretenues éternellement par l’Etat avec les moyens du contribuable malien.
Cette situation poserait un réel problème de partage des ressources financières aux différentes échelles d’économie (locale, régionale et nationale) dont une “minorité”décide de la redistribution des ressources nationales du pays avec une “majorité”maintenue dans l’extrême pauvreté, la misère, la faim, la maladie sans précédent (moyens de subsistance) en devenant des spectateurs de la vie de la Nation. Difficile de concilier les trois entités (élites, couches intermédiaires, pauvres…) dans la République.
Il faut noter que les jeunes seraient aussi victimes de l’inconduite de leurs aînés du Mali post-démocratique sous la IIIe république. Le combat mené par l’élite politique de concert avec les jeunes au nom du pluralisme politique (démocratie) au Mali a été une révolution inachevée. Car les élèves et étudiants ont été utilisés par ces hommes politiques comme des canaux et leviers qui ont contribué à faire tomber le régime de la dictature et accéder au pouvoir.
Ce qui est aberrant, quand le combat de la démocratie a été gagné, ces jeunes ont été jetés dans les oubliettes et dans le mépris par cette élite politique à leur propre sort sans une réponse commune à leurs besoins de formation (éducation, enseignement supérieur), sans une réponse à leurs besoins de santé ( centres de santé et hôpitaux mieux équipés pour la prise en charge des soins de santé) et sans une réponse aux mécanismes appropriés pour la problématique de l’emploi, augmentant le nombre des diplômés sans emploi et des chômeurs dans le pays couplé à la privatisation sauvage (plan d’ajustement structurel) de la Banque mondiale et du FMI, de nos services sociaux de base (éducation, santé, eau, électricité, hygiène et assainissement, l’industrie) et la privatisation de l’agriculture dont les producteurs subissent à plein fouet les conséquences néfastes sans réponses appropriées par le truchement de cette même élite politique pour des intérêts à moyen et long termes.
Certains jeunes Maliens devenant des adeptes de la facilité seraient débarqués sur la scène politique avec armes et bagages sans aucune formation universitaire suffisante, sans expérience professionnelle acquise et requise, et deviendraient des gens qui ne font que de la politique et ne vivent que ça. Les truands de la République et dans la République, qui seraient prêts à vendre ou à pactiser avec le diable pour avoir des postes juteux au sein des cabinets ministériels ou avoir leur part du gâteau national.
Sous la Première République
La conservation et la protection des valeurs sociétales et morales. En ce moment les gens avaient honte de voler parce qu’ils tenaient beaucoup à leur dignité et à leur honneur, mais ils n’avaient pas peur de voler. Les défis du Malien (patriotisme, travail, détermination, respect des institutions de la république). De vastes chantiers d’industrialisation du pays sont lancés en le hissant au rang des économies africaines les plus développées et compétitives de la région ouest-africaine.
Sous la IIe République
En cette période de régime militaire où régnait un seul homme avec son clan sans partage du pouvoir ni de compte à rendre à la nation par rapport à la gestion du pays. Au début, les gens n’avaient plus honte de voler, mais ils avaient peur de voler parce qu’il y avait un régime de répression dirigée par les militaires qui n’hésitaient pas à vous enfermer ou vous radier de la fonction publique.
Au fil des temps, la donne a changé, laissant place à la dislocation de la République (vengeance, perte de repères, corruption). Comme aimait le dire un officier du régime : “Un coup de piston vaut mieux que cent années d’étude”. (Tiécoro Bagayoko). La chasse aux cadres et intellectuels (enseignants, journalistes, médecins, des ingénieurs…), ils sont fouillés, humiliés, trimballés et enfermés dans leur quête de liberté de presse et d’expression.
La fuite des cerveaux du Mali a commencé sous la IIe République avec le régime militaire allergique à la suggestion et à la critique. Ces cerveaux ont émigré vers les autres pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour aller développer leurs domaines sectoriels publics (éducation, enseignement supérieur, santé, industrie…), en fuyant les répressions des militaires qui s’étaient lancés dans une campagne d’humiliation et de dénigrement des intellectuels qui réclamaient leurs droits.
Ce qui explique le retard de 25 ans de règne du Général Moussa Traoré, où les gens étaient détournés de l’essentiel juste pour servir un homme et son clan au pouvoir.
Emission “Sans Tabou” sur la Radio Patriote
Le Confident