Aujourd’hui, l’Islam est détourné de sa philosophie par des personnes qui veulent imposer leur diktat. Celles-ci pour satisfaire leurs désirs, utilisent la jeunesse pour des fins inavouées. Pour amener cette jeunesse à prendre conscience des dangers, auxquels elle est souvent exposée, l’Ong Association de formation et d’appui au développement (AFAD) a organisé une session de formation à l’intention de celle-ci. La formation qui a regroupée plusieurs jeunes des différentes structures, s’est déroulée du 6 au 7 juillet dernier à la Maison du partenariat de Bamako. Elle a permis d’éclairer la lanterne des jeunes présents sur ces différentes terminologies et leurs dérivés.
Par définition, la radicalisation est la phase de digestion interne de la frustration et du mécontentement dont le résultat est la violence. Quant à l’extrémisme violent, il fait référence à l’usage de la violence dans la poursuite d’objectifs et de changements politiques et sociaux. Ainsi, le concept clef de cette vulnérabilité est la doléance (frustration et mécontentement sévère). S’agissant du terrorisme, il est défini comme l’usage indiscriminé de la terreur, notamment la violence meurtrière. Par contre, le djihadisme n’est qu’une doctrine contemporaine au sein de l’islamisme qui prône l’utilisation de la violence pour la réalisation des objectifs islamistes
Les causes de ces phénomènes sont multiples. Sur le plan social, la radicalisation est présentée comme le résultat d’une accumulation de frustration, de mauvais traitements, de sévices et qui développent chez l’individu, un sentiment ancré de discrimination et d’exclusion d’un individu, un groupe d’individus ou d’une communauté. Elle se manifeste au niveau de la famille et à des lieux d’apprentissage et de travail.
Au plan économique. Elle renvoie également à un sentiment d’exclusion, se résumant par la rareté de l’emploi et les difficultés pour des catégories sociales vulnérables de se maintenir dans un système terriblement concurrentiel. Ce qui conduit certains individus ou groupes d’individus vers des solutions faciles comme le brigandage ou à saisir de fausses opportunités comme le recrutement dans les mouvements djihadistes ou dans les réseaux mafieux. A celles-ci, s’ajoutent les causes politiques qui sont d’ordres revendicatifs.
Cependant, il existe des moyens préventifs. Il s’agit, d’entreprendre une action préventive en amont, afin d’éviter le basculement des jeunes dans une phase de recrutement ou de passage à des actes violents. Pour ce faire, il faudra mettre un accent sur le renforcement des capacités. Il s’agit d’amener ces jeunes, à s’engager dans la réalisation d’actions pour un changement de comportement afin qu’ils puissent servir de rempart contre les actes violents. De même, il faut instituer le dialogue et la compréhension au sein des communautés religieuses.
Pour y parvenir, il est nécessaire d’intégrer les medias (radios de proximité) dans cette dynamique pour la diffusion de messages allant dans le sens de la non-violence et la conscientisation des populations. Il faut également une bonne gouvernance, tout en privilégiant l’amélioration du cadre juridique et réglementaire ; le développement des politiques et supports de communication pour véhiculer les messages de paix de pardon et de réconciliation et promotion de la transparence dans la gestion de la chose publique etc.
Diakalia M Dembélé